ESPOIR D’ACCORD SUR L’USINE DU SUD

Rien n’est définitivement scellé, mais des signes laissent espérer que les négociations entamées depuis une quinzaine de jours sous l’égide du « facilitateur » en la personne de Roch Wamytan, le président du Congrès, pourraient aboutir. Les heures qui viennent sont cruciales, d’autant que dans de telles discussions, à ce stade, le diable se cache dans les détails. A n’en pas douter, les responsabilités nouvelles et à assumer des indépendantistes à la suite de la chute du gouvernement militent en faveur d’une solution « équilibrée ». Mais les négociations ont ceci de commun avec les élections : les résultats sont certains à leur issue, et jamais avant.

C’est surtout un communiqué conjoint du FLNKS, du collectif Usine du Sud/usine pays et de l’Ican qui laisse apparaître des avancées. Depuis samedi, les « bases » des différents acteurs de la contestation menée depuis plusieurs mois sont en consultation sur « le packegde d’une solution de compromis pour l’avenir de l’usine du Sud ».

Trois items cruciaux constituent ce « packedge » (package-ndlr) selon le communiqué.

En premier lieu, le sort des personnels menacés de chômage, les personnes sous le coup d’une procédure judiciaire, les conséquences des blocages et celles relative à la cohésion sociale des Calédoniens.

En second lieu, la situation environnementale, et les assurances données ou obtenues sur la sécurité du barrage dit KO2.

En troisième lieu, le maintien ou non de Trafigura dans le montage de reprise, l’entrée d’un nouvel industriel et « les verrous à faire sauter ».

Toujours selon ce communiqué, les signataires sont en capacité « d’annoncer publiquement que des points d’équilibre ouvrant la voie d’une solution négociée entre les parties est en voie de consolidation entre l’Ican/collectif d’un côté et de l’autre la présidente de la province Sud/les loyalistes« .

Plusieurs éléments ont été avancés par des médias ou sur les réseaux sociaux. En ce qui concerne le second industriel, Glencore aurait été approché, mais aurait décliné la proposition. Pour ce qui est de Trafigura, sa participation est jugée fondamentale par la province Sud, notamment pour la crédibilité de l’écoulement des produits de l’usine sur le marché international. Mais sa participation au capital pourrait-elle être minorée ? Il a probablement été question du rôle d’Antonin Beurrier : restera ? Et si oui, dans quelles conditions ?

Ce communiqué, en tout cas, nourrit l’espoir d’un épilogue. Il faut dire que tout ce monde est aujourd’hui face à des responsabilités concrètes, car elles concernent des milliers de personnes et de familles. Le travail, ses revenus, les conditions de vie de chacun sont des valeurs intrinsèques qui sont indépendantes des opinions et des appartenances politiques.

On peut ajouter que la prise du pouvoir gouvernemental par les indépendantistes, et même s’ils ne s’accordent pas pour l’instant sur la présidence, les place en situation de responsabilité de gestion d’un pays, avec cette question politiquement majeure : en seront-ils capables ?