
En prenant position sur l’éviction de Vaimua Muliava du gouvernement, la présidente de l’Assemblée Territoriale de Wallis et Futuna a regretté que l’ex-élu de l’Eveil Océanien n’ait pas été reconduit sur une liste prônant l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie. Est-ce à dire qu’elle soutient les mouvements indépendantistes ? Personne n’ira jusque là, mais ce commentaire engagé sur la vie politique de la Nouvelle-Calédonie mérite quelques rappels.
DÉJÀ EN 1988
Lors de la réunion dite des « Accords de la rue Oudinot » en août 1988 organisée pour traduire juridiquement les Accords de Matignon, les indépendantistes avaient déposé une sorte de motion préalable : un projet de texte visant à faciliter le retour à Wallis et Futuna des ressortissants de ces îles, avec une aide financière de l’Etat.
La délégation du RPCR s’y était fermement opposée, menaçant d’en faire un casus belli. La péripétie avait été close immédiatement. Il y avait donc déjà des élus soucieux de l’intérêt des Calédoniens d’origine wallisienne et futunienne …
UN ACCORD CONCLU EN 2003
L’accord particulier entre la Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna ne date pas d’hier. C’est en 2003 qu’à Paris, Brigitte Girardin, ministre des Outre mer, Pierre Frogier, président du gouvernement calédonien, Simon Loueckhote, Sénateur de la Nouvelle Calédonie, Christian Job, Préfet de Wallis, Victor Brial député de Wallis et Futuna, Robert Laufoaulu, Sénateur, Patalione Kanimoa, président de l’Assemblée Territoriale, et les représentants des 3 royaumes signent « l’Accord particulier entre l’Etat, la Nouvelle-Calédonie et le territoire de Wallis et Futuna ».
Cet accord, il est vrai, a connu des dynamiques diverses.
En 2009, Harold Martin alors président du gouvernement avait effectué un déplacement pour réactiver l’Accord. Plus tard, Philippe Germain avait fait de même, puis Thierry Santa avait pris le relais et Vaimua Muliava s’y était rendu.
LES ÉLUS D’ORIGINE WALLISIENNE ET FUTUNIENNE DANS TOUS LES PARTIS
Dans cette affaire, la présidente de l’Assemblée Territoriale de Wallis et Futuna aurait tort de s’inquiéter. L’Eveil Océanien est loin d’avoir le monopole de la représentation d’origine du territoire voisin.
Ces élus sont d’ailleurs plus nombreux dans l’Avenir en Confiance. Mais ils sont également présents chez Calédonie Ensemble et au FLNKS. Tous ont à cœur de maintenir une coopération avec leur pays d’origine.
UN ACCORD AVEC LA PROVINCE SUD
Tout récemment, un autre accord a été conclu avec la province Sud. Il prévoit diverses interventions de coopération, et même la construction d’une maison de Wallis et Futuna pour conforter les relations entre le territoire voisin et la province.
Pas de quoi s’inquiéter outre mesure, donc. Et si Vaimua Muliava ne retrouvait pas un siège au gouvernement par le jeu d’une démission d’un membre de l’UC, les autres élus des différentes collectivités ne manqueront pas de maintenir allumé le flambeau de l’amitié et la coopération entre les deux archipels.
