PREMIER GOUVERNEMENT INDÉPENDANTISTE : DANS LA SURPRISE DOULOUREUSE ?

Pour la première fois depuis la signature des Accords de Nouméa, les indépendantistes se sont saisis des deux assemblées « interprovinciales » : le gouvernement, hier après midi, après le Congrès, en 2019. L’apport des voix de l’Eveil Océanien dans l’assemblée « territoriale » a permis ce basculement. Mais cette élection a apporté son lot de surprises, d’incertitudes, et s’est opérée dans la surprise et la douleur.

PREMIÈRE SURPRISE : L’UNI À ÉGALITÉ AVEC L’UC/FLNKS/NATIONALISTES/ÉVEIL OCÉANIEN
La seule voix indépendantiste, probablement du Parti Travailliste, aurait suffi pour bouleverser les pronostics qui donnaient la liste conduite par l’UC grand vainqueur. Difficile, dit-on, pour le bras politique de l’USTKE de soutenir l’ex-président du Medef …

En tout cas, voila les deux frères de lutte -Uni et UC-, parfois opposés comme aux municipales, de nouveau face à face. Adophe Digoué, nouvel élu du gouvernement, mais « éjecté » aux élections communales de Yaté par un candidat UC, illustre ces épisodes rugeux.

Louis Mapou a beau évoquer les chemins de la coutume pour trouver une issue à l’élection du président du gouvernement, c’est bien un accord -ou un désaccord- politique de « derrière les fagots » qui viendra dénouer ce schéma un peu rocambolesque.

DEUXIÈME SURPRISE : L’ÉVEIL OCÉANIEN ÉJECTÉ
Second résultat inattendu de l’élection : le parti présenté comme « faiseur de rois » a été éjecté avec une double enseignement. D’une part, cela montre que les va-et-vient politiques entre les grands partis ne doivent pas occulter qu’en politique, 1+1 , cela ne fait pas toujours 2. Et d’autre part, et même si ce camouflet atteint d’abord les dirigeants de l’Eveil Océanien, ses électeurs communautaires de manquent pas de ressentir cruellement ce rejet.

Même présenté sous un aspect sacrificiel et de « don de soi », la douleur est réelle. Alors peut être, des « raccords » pourront être mis en œuvre après l’élection du président de l’Exécutif, -certains évoquent même une démission de la liste élue-, il n’empêche : l’affichage est réel.

Quant à la suite éventuellement « bricolée », l’histoire ne dit pas encore ce que préparent les militants UC du Sud, présents sur le terrain depuis 3 mois, et qui se sentent floués par une élection dont ils sont absents au profit de deux élus des Iles, et un du Nord. Et d’un hypothétique Eveil Océanien …