
A présent que le gouvernement Santa est tombé, et qu’il lui reste à gérer les affaires courantes et urgentes, les négociations en coulisse sont en cours entre les indépendantistes et leurs éventuels alliés. C’est qu’en effet, l’Exécutif ne pourra être mis en place sans une majorité de 6 membres, une majorité que l’UC-FLNKS et l’Uni-Palika ne peuvent atteindre seuls.
QUI VA « SE MOUILLER » ?
Dans un contexte de tensions très fortes entre les indépendantistes et les loyalistes, les réputés non-indépendantistes qui accepteront d’apporter leur voix aux indépendantistes prendront incontestablement un grand risque politique.
En 1982, une séquence politique sensiblement analogue s’était déroulée. Le Conseil de gouvernement alors présidé par Dick Ukeiwe, loyaliste, avait été censuré. Une coalition du Front Indépendantiste s’était constituée avec la FNSC (Fédération pour une Nouvelle Société Calédonienne). Elle avait porté Jean-Marie Tjibaou au pouvoir.
Le résultat, après la péripétie de Nainvilles-les-Roches et un nouveau statut pour la Calédonie, avait été l’enclenchement des événements le 18 novembre 1984.
Ce jour là, date de renouvellement des assemblées calédoniennes, avait vu la disparition définitive de la FNSC.
Dans les deux cas, soit l’élection d’un président du gouvernement indépendantiste, soit l’élection d’un élu ou d’une personnalité « civile » proche d’une future majorité gouvernementale, des non-indépendantistes, devront « se mouiller ».
MISSION IMPOSSIBLE ?
Cette épreuve sera-t-elle franchie rapidement ? C’est ce qu’officiellement souhaite Sébastien Lecornu. Et à n’en pas douter, les partis non-indépendantistes tentés par l’aventure conjointe avec les indépendantistes le consulteront probablement, histoire de voir … D’un autre côté, l’appétit du pouvoir peut donner des ailes à certains !
Restera le volumineux dossier du casse-tête calédonien, au premier chef duquel, la raison des démissions indépendantistes : la vente de l’usine du sud. Ce dossier étant essentiellement du ressort de la province sud, seul un « coup tordu » pourra être envisagé. Et sa responsabilité à endosser.
En second lieu, ex-æquo en quelque sorte : le vote du budget 2021 et la situation de la Cafat, et tout particulièrement de la Caisse d’assurance chômage pratiquement « à sec ».
C’est simple, façon de parler : il suffit de trouver des sous ! Mais comme disait un ancien membre du gouvernement en charge des finances locales : « quand y’a pas, y’a pas » …