
Tout allait pourtant bien. Le risque Covid avait été maîtrisé par l’instauration d’une quatorzaine systématique pour les arrivants sur le territoire. Puis grâce à une aide massive de la France, l’essentiel du tissu économique calédonienne avait pu être préservé. Côté SLN, la mobilisation des salariés, l’amélioration de la productivité et la remontée des cours du nickel plaçaient la société sur la voie du redressement. Côté Vale NC, après le renoncement de New Century Resources, une nouvelle entité à majorité calédonienne, accompagnée d’un géant du négoce international également industriel du nickel et des batteries a proposé une candidature pour l’heure retenue par Vale.
C’était évidemment sans compter sur les idéologues de l’indépendance. Simplement pour tenter d’imposer la prise de contrôle de l’usine du Sud par l’entité publique financière de la province Nord, une quasi-insurrection est menée, en dehors de toutes les règles de la démocratie, du bon sens économique, et de l’esprit de l’Accord de Nouméa.
Résultat : d’une situation qu’auraient pu nous envier tous les Etats du Pacifique, la Calédonie se trouve aujourd’hui au bord de la plus grande catastrophe économique de son histoire.
Elle risque de voir s’effondrer, en fin de semaine, puis dans un peu plus de trois semaines, les deux plus importantes installations minières et métallurgiques de territoire. La troisième pourrait suivre dans la foulée.
Cette catastrophe devrait provoquer l’anéantissement du système de protection sociale, et celui de la santé, tant les finances publiques sont à l’agonie. Ce cauchemar qui nous pend au nez est du à la volonté d’hégémonie d’une poignée qui a mobilisé des fauteurs de trouble.
Les Calédoniens mesurent mal aujourd’hui l’étendue du séisme qui s’annonce. Et pendant ce temps, les fonctionnaires se préoccupent de conditions de recrutement pour alourdir le poids d’une fonction publique qui risque de ne plus pouvoir être assurée.
Pour ceux qui s’interrogeaient sur Kanaky, ou qui fantasmaient sur la perspective d’indépendance, c’est comme un avant goût de ce qu’elle pourrait être.
Notamment pour les milliers de salariés des usines et des mines, des milliers de sous-traitants, et des milliers d’autres, aussi bien dans les secteurs publics que privés, dont les salaires et les traitements ne pourront et ne pourraient plus être assurés.
La province Sud tente à présent, après tout ce temps perdu, après tous ces dégâts, de consolider la reprise de l’usine du Sud et les milliers d’emplois qui en dépendent. Il reste à espérer que l’Etat saura faire respecter le Droit, les libertés, l’ordre et la Justice.
2020 a été une année plutôt horrible. 2021 risque d’être encore pire.