
Cette fois, les autorités de sécurité intérieure et de Justice ne traînent pas. Des vérités sont dites: « Ce n’étaient pas des manifestants, n’osez pas les appeler des manifestants, c’était une foule émeutière, des insurgés, des terroristes de l’intérieur. »
En une semaine, plus de 170 instructions ont été ouvertes, et déjà, 70 personnes ont été inculpées. Les autorités réalisent un travail gigantesque : l’examen détaillé de 100.000 photos et vidéos, grâce notamment à leur circulation sur les réseaux sociaux. Et ce n’est qu’un début.
Plusieurs personnes mises en cause, aux dires de leurs avocats, se défendent en invoquant les appels à se mobiliser pour réaliser les actes qui leur sont reprochés. Une stratégie de défense qui pourrait éclabousser les figures du mouvement.
L’enquête serait d’une ampleur sans précédent. Elle concernerait l’ensemble du territoire. Une carte de l’insurrection se dessine et une galerie de portraits émerge.
Mais tout cela concerne les Etats Unis et les suites données à l’assaut du Capitole. La déclaration est de Biden, pas de Sébastien Lecornu.
Toute comparaison avec notre situation locale serait évidemment hors de propos. En Calédonie, les faits n’ont pas la gravité de l’assaut du Capitole. En Calédonie, il ne s’agit que de d’entraves aux libertés, de barrages routiers, de voitures brûlées, de camions incendiés, de destruction de bâtiments, de mise en danger d’un site industriel, de déclarations menaçantes comme « pouvoir de nuisance », de « légitimité de la violence » quand ce n’est pas un quasi-appel à la guerre civile. Du fait divers banal qui pourrait, à la limite, mettre en péril tout une économie. Donc, pas de quoi fouetter un chat. Ça mérite tout juste une condamnation de 5 mois avec aménagement de peine pour qu’elle ne soit pas trop gênante.
Ici, nom d’une pipe, on n’est pas en Amérique !
On s’en est aperçu.