
Interview « musclée » d’Harold Martin sur les ondes de RRB hier matin. Ce matin vers 3h30 baie de la Moselle, plusieurs centaines de loyalistes se sont réunis. Ils se sont ensuite répartis en deux groupes avec un objectif : bloquer de manière ciblée l’approvisionnement en carburant des centres miniers assurant la livraison de minerai de nickel à l’usine de Corée. Deux dépôts ont été visés. Mais pas de pénurie pour les particuliers : les stations service sont ravitaillées. De la même manière, les personnels des entreprises concernées peuvent continuer à travailler.
« S’ILS NOUS BLOQUENT, ON VA LES BLOQUER »
Dans son entretien radio hier matin, l’ancien président du gouvernement avait fustigé le manque de réaction de l’Etat face aux blocages et aux exactions perpétrés par les indépendantistes depuis trois mois.
Si, dans les paroles, la fermeté de l’allocution de vœux du ministre des Outre mer est incontestable, Harold Martin avait estimé que les responsables indépendantistes « étaient morts de rire » parce « ça se passe comme ça depuis 30 ans« .
Relevant que Sébastien Lecornu avait déclaré que « les indépendantistes ont renoncé définitivement à la violence« , l’ancien chef de l’Exécutif calédonien s’était exclamé au micro : « Comment ça, ils ont renoncé à la violence ? Ils cassent, ils brûlent, ce n’est pas de la violence ?«
« S’ils nous bloquent, on va les bloquer« , a proposé Harold Martin, précisant que contrairement aux indépendantistes, ces actions pourraient se faire sans violence, ni exactions.
LA RÉUNION D’UN COMITÉ DES SIGNATAIRES
Harold Martin est également très critique sur la méthode « Leprédour ». Pour lui, le ministre s’est rendu otage des indépendantistes, car l’ancien élu ne classe pas les représentants de Calédonie Ensemble au titre des loyalistes …
L’ancien président du gouvernement estime, quant à lui, que les règles de concertation instaurées par l’Accord de Nouméa sont la seule voie pour tenter de solutionner les problèmes calédoniens. Il demande donc la réunion d’un Comité des Signataires sans délai et à Nouméa. La visio-conférence permet, en effet, de gommer en grande partie l’éloignement.
LE RAPPORT DE FORCE
Proche de Jacques Lafleur durant les événements de 1984 jusqu’à la signature de l’Accord de Nouméa, Harold Martin estime certainement que les relations entre les indépendantistes et les loyalistes sont marquées en permanence par un rapport de force.
Pour lui, ce rapport de force doit également se manifester sur le terrain. C’est en tout cas le sens de ce qu’il a entrepris aujourd’hui. Avec quel effet ? Un premier résultat psychologique, d’abord. Quant à la suite, elle dépendra des conséquences de la démarche, et des nuisances dont pourrait pâtir le camp indépendantiste.