
Pas de doute pour le Philosophe du Bord de Mer : « 2020 a été une année de merde ! ». Elle a montré la faiblesse du « processus fascinant » (Edouard Philippe) d’un Accord de Nouméa désormais dépassé, et le visage destructeur de la quête indépendantiste. Le résultat : une exceptionnelle situation de « Covid free » … qui a permis l’expression de la plus stupide des violences : l’atteinte aux outils de travail métallurgiques provoquant l’effondrement économique et la cassure raciale de la Nouvelle-Calédonie.
Tout n’avait pourtant pas mal commencé, avec des décisions permettant de maintenir le virus hors de nos frontières dès la fin mars. Mais déjà pointait le conflit : l’UC qui demandait le départ du Haussaire et du général Commandant Supérieur des Forces Armées, et un Sénat Coutumier qui se prenait pour un genre de conseil constitutionnel. Le pire restait à venir.
Certes, il y a eu, en octobre, le second référendum qui, pour la seconde fois, a confirmé la volonté d’une majorité d’électeurs de demeurer dans la France. Les tenants de l’indépendance ont tout de même gagné du terrain. Pour montrer quelques semaines plus tard ce dont ils sont capables …
Pour l’avenir d’un pays, les perspectives économiques sont le fondement essentiel. Dans notre système, record du monde de la redistribution de la richesse produite, ça l’est encore plus. Les partis communistes ont du se résoudre à cette vérité incontournable, et se mettre au diapason de l’économie de marché. Sauf quelques pays dans lesquels la population est sacrifiée : la Corée du Nord et le Venezuela. Il faudra y ajouter Kanaky.
Développement ou violence : le choix a été la violence. En voulant imposer la « doctrine nickel » du Nord pour le sauvetage de 3000 emplois dans l’usine de Prony, les indépendantistes, incapables de présenter une alternative économique et financière crédible, ont opté pour la violence. Ainsi, l’année 2020 s’est égrenée au rythme de l’échec de la reprise de Vale NC par l’australien New Century Resources, et de la contestation du compromis signé avec Prony Resources, pourtant à 50% calédonien. Et surtout, incendies dans l’usine de Vale NC, barrages, destructions par le feu, menaces, insultes, sont désormais porteurs d’un effondrement de toute la Calédonie. Comble de la stupidité : les contestataires s’en sont pris à la SLN dont le dépôt de bilan pourrait survenir en mars.
L’idéologie a laissé de côté l’intérêt du peuple. Que deviennent les salariés, les familles concernées par le malheur à leur porte ? Le FLNKS a apporté une réponse aussi limpide que cinglante : « Tant pis ». C’est toute l’architecture d’un Etat totalitaire qui se dessine : une caste de dirigeants, décidés à faire respecter les Tables de leur doctrine quoi qu’il en coûte, et une population dont le seul choix est de subir. Beau programme.
L’argent ne pousse pas sur les arbres, et les finances publiques sont au plus mal. C’est une vérité économique et sociale toute simple que l’on devait enseigner dans toutes les écoles du totalitarisme : la richesse d’un pays est produite par son économie, et se traduit par des ressources fiscales permettant la redistribution budgétaire au profit de la solidarité. Par les opérations de destruction économique, venant s’ajouter à la catastrophe du Covid, les indépendantistes ont contribué à tarir les sources fiscales. Résultat : pas de budget général, des budgets provinciaux provisoires, une Cafat en péril, une Santé au bord du précipice. Et un Sénat Coutumier qui se plaint du manque de budget.
Pour 2021, un seul salut : la France. Cruel réveil indépendantiste pour sortir la Calédonie des sables mouvants dans lesquels elle s’enfonce : seul l’Etat sera en mesure d’éviter le pire, même si celui-ci n’est pas forcément survenu. Entendons nous bien : pas l’Etat souverain revendiqué par certains, aujourd’hui sans le sous, sans économie solide, mais bien l’Etat dont la Nouvelle-Calédonie fait partie, la France.
Mais la France ne pourra pas tout. Elle ne peut porter seule le fardeau de l’usine du Sud, de la SLN, et peut être bientôt, de l’usine du Nord. Il faudra bien qu’une majorité de la population calédonienne y mette du sien, après avoir adopté, en 1998, une autonomie sans équivalent dans la République. Un jouet trop sophistiqué pour des enfants gâtés ?
En cette fin d’année, les barrages et les entraves portent préjudice aux habitants de Yaté, commune peuplée à près de 100% par des Kanak, et à près de 100% indépendantiste. Quelle illustration du naufrage de 2020, une année à l’image du Titanic, un « An coulé ».