LA CALÉDONIE PROCHE DU « BIG BANG » EN CETTE FIN D’ANNÉE

Indemne du Covid, bénéficiant de l’aide de la France pour surmonter ses difficultés budgétaires et économiques, disposant d’un repreneur crédible pour la reprise de l’usine du Sud, la Nouvelle-Calédonie pourrait être un exemple de résilience et de développement dans le monde. Au lieu de cela, l’accumulation des contestations, des violences, des actions irréfléchies, lui font terminer l’année non loin d’un Big Bang mortifère.

C’est tout l’édifice économique, social et budgétaire qui risque de s’écrouler en cette fin d’année. Les faiseurs de troubles semblent ignorer que les équilibres d’un petit pays comme la Nouvelle-Calédonie sont fragiles. D’ailleurs, sans l’aide de la France, le territoire serait déjà plongé dans une grande tourmente.

L’économie du nickel est fragile. Koniambo tourne au ralenti et continue d’accumuler des pertes. La SLN, on le sait, est sous perfusion. Quant à Vale NC, en contestant des procédures de commerce légales, en semant une violence qui a provoqué l’arrêt de l’usine de Prony, les indépendantistes ont mis en péril, non seulement le processus de rachat, mais également les fondements économiques de la Calédonie. Demain, tout le secteur métallurgique pourrait s’écrouler.

Notre économie est fragile. Hors le nickel, elle repose en grande partie sur la consommation. Que celle-ci chute, et la production locale chutera. Ne resteront que les filières de production et de distribution alimentaires.

La situation de l’emploi est donc fragile. Il est difficile d’imaginer l’impact direct d’un séisme métallurgique, et ses conséquences indirectes et induites. 3000, 15.000, 20.000 emplois peut être sont en jeu. De quoi mener tout un pays à la ruine.

La situation de nos comptes sociaux est fragile. Elle ne date pas d’aujourd’hui, mais une catastrophe économique signerait d’effondrement de la Cafat. Cela signifie, en clair, le fonctionnement des établissements de santé, le remboursement des professionnels de santé, les remboursements liés à la couverture sociale et le régime de retraite.

La situation des finances publiques est fragile. Celles-ci n’ont du leur salut, en 2020, qu’à un prêt, dans des conditions très favorables, accordé par la France. Que l’économie s’effondre, et les ressources publiques s’effondrent. La déflagration serait générale : la Nouvelle-Calédonie, les provinces, les communes, les établissements publics, les associations seraient en rupture, et de paiement, et de trésorerie. Et déjà, faut-il le rappeler, la Nouvelle-Calédonie se trouve dans l’incapacité de présenter un projet de budget équilibré.

La cohésion sociale est fragile. Elle a déjà été durement, et peut être durablement, ébranlée par les deux référendums et l’explosion de violence au dernier trimestre. Le racisme s’est dévoilé. La Calédonie est clairement divisée en deux blocs. La perte d’emplois, les restrictions sociales, l’absence d’avenir transformeraient les fractures en abysses.

Ce n’est pas de la fiction : le Big Bang est aux portes de la Calédonie. Qui peut contester la réalité de ce qui précède ? Les patrons des usines ? Le directeur de la Cafat ? Les responsables budgétaires ?

Tout cela, d’ailleurs, n’est pas sans conséquences politiques. Hors les consignes des partis et la résolution des fanatiques, le citoyen lambda, indépendantiste ou pas, est capable de se forger lui même une opinion. Car il peut constater par lui-même la dévastation générée par les idéologues indépendantistes, parce qu’il va en subir les effets pour lui, pour sa famille, pour ses enfants.

D’un autre côté, il peut constater par lui-même qu’aux portes de la catastrophe, tout le monde appelle l’Etat à l’aide. Et l’Etat, c’est la France.