
Après le retrait de Sofinor/Korea Zinc au cours du délai accordé à la suite de la table ronde de jeudi dernier, Vale et Prony Resources ont finalement signé l’accord de vente de l’usine du Sud. Cette cession sera bonifiée par la création de 600 emplois nouveaux générés par les travaux de “Lucy”, la zone de stockage à sec prévue et financée par Vale.
Reste à présent à finaliser, les autorisations préalables et à soumettre, pour consultation, l’opération au Comité d’Entreprise. L’ensemble de la transaction devrait être achevée avant la fin mars 2021.
METTRE EN PLACE L’ACTIONNARIAT CALÉDONIEN
La moitié du capital de la société est détenue par des intérêts publics et privés calédoniens. Au titre des participants publics figurent les 3 provinces présentes dans la Société de Participation Minière du Sud Calédonien. Le schéma initial prévoyait également un actionnariat réservé aux salariés de l’usine, ainsi qu’une souscription ouverte aux Calédoniens.
Cette phase reste à finaliser.
LE PLAN “B” DE LA SOFINOR TOMBE A L’EAU
L’annonce surprenante de la Sofinor pour un plan “B” de substitution à la candidature revendiquée de Kora Zinc est de ce fait nulle et non avenue.
Le manque de sérieux d’un tel montage a certainement paru évident au monde professionnel de l’industrie et de la finance. Dans tous les cas, une transaction était en cours sous un régime d’exclusivité.
QUELLES RÉACTIONS DES OPPOSANTS ?
Après l’éruption de violences survenue dès dimanche matin, et qui a perduré en début de semaine, toutes les interrogations demeurent quant à la volonté du monde indépendantiste de plonger la Calédonie dans un cycle insurrectionnel ou non.
Pour l’heure, seul le Sénat Coutumier, fonctionnant bizarrement comme un organe politique, s’est manifesté. Dans un communiqué menaçant relatif à la sortie de quatorzaine de gendarmes mobiles, l’organe consultatif écrit dans une communiqué “qu’aucun obstacle” ne pourra arrêter “la lutte du peuple Kanak”, estimant que la sortie des militaires à pour objet de “casser des manifestants du peuple Kanak”.
Ce sont pourtant les gendarmes qui sont intervenus en protection lors des conflits à Belep ou à Maré …
Côté loyaliste, plusieurs “contre-barrages” ont été érigés. A Païta, à la suite de la mobilisation conduite par Harold Martin, les accès de l’échangeur nord ont été dégagés par les loyalistes. Dans la journée, une négociation s’est ouverte entre les coutumiers et le maire Willy Gatuhau. Elle pourrait déboucher sur une libération des sites bloqués sur la commune.
LE NORD EN PÉNURIE DE CARBURANT
Cela s’appelle se tirer une balle dans le pied. Tout occupés à bloquer les routes pour imposer le rachat de l’usine du Sud par la société financière de la province Nord, les “barragistes” privent le Nord de carburant.
Hier, des pénuries sont apparues dans les stations services de la Côte Est, et devraient s’étendre à la Côte Ouest. Il est vrai que le transport de carburant, dans des conditions précaires de sécurité, peut s’avérer extrêmement dangereux.
La question est même de savoir si les interruptions de ravitaillement ne pourrait pas porter préjudice à l’usine Koniambo …

