
Les observateurs extérieurs doivent finalement penser que la fameuse (fausse) phrase, « une bande de terre, … » ne doit pas être si fausse. D’un côté, une usine promise à la rentabilité, générant 3000 emplois, doit être reprise par un groupe jugé crédible par une des plus prestigieuses banques internationales. Avec, en prime, une moitié du capital réservée aux intérêts locaux, parmi lesquels, les salariés de l’usine. Exemplaire. De l’autre, des contestataires qui veulent imposer un repreneur fantôme, dont l’offre, incomplète, a déjà été rejetée. Incompréhensible pour un esprit doté de la moindre rationalité.
L’attitude des Coréens est pour le moins ambigüe. Déjà présents dans le Nord, avec des partenaires facialement majoritaires dans le business commun, mais en réalité débiteurs et totalement dépendants du point de vue technique, marketing et vente, on leur prête donc l’intention de gagner le sud. Une nouvelle colonisation ?
Les indépendantistes veulent-ils appliquer le régime d’indépendance dès à présent ? Ils sont minoritaires dans le sud, et veulent y imposer leur loi. La province Sud, loyaliste, est la seule autorité compétente dans ce dossier. Alors ils proposent de l’en dessaisir au profit du « pays », représenté par le Congrès où une coalition indépendantistes/Eveil Océanien détient la majorité. L’indépendance à marche forcée fut la tentative de 1984.
Pourtant, en province Sud, 80% de la population souhaite que l’usine de Prony poursuive son activité. Dans cette collectivité, les loyalistes possèdent un écrasante majorité, et des tenants du « oui » à l’indépendance risquent, eux aussi, de perdre leur emploi. Cette majorité est pour l’heure, respectueuse de la légalité et plutôt réservée. Mais le silence des agneaux pourrait-il cesser si le loup montre ses crocs avec trop d’excès ?