
La seconde table ronde réunissant notamment les personnalités locales directement impliquées dans le dossier de la reprise de l’usine du Sud a duré quelques dix heures et s’est achevée à 2 heures, ce matin. Un accord provisoire s’est dégagé. Il est consigné dans un document agréé par l’ensemble des participants.
LES BASES DE L’ACCORD PROVISOIRE
Les participants se sont finalement entendus sur 3 points :
- la diffusion du rapport d’expertise du barrage par la Dimenc et, éventuellement, la conduite d’une expertise complémentaire
- le portage par la présidente de la province Sud d’une demande de report de la signature éventuelle de la reprise dont la négociation est en cours. Ce report viserait à l’approfondissement de trois points : la venue de Korea Zinc, l’actionnariat calédonien, la reprise « dans le cadre d’un partenariat industriel » du raffinage, abandonné dans la configuration actuelle de l’usine
- la levée des blocages pendant la durée des discussions.
Dans cette perspective, la présidente de la province Sud s’entretiendrait dans les délais les plus brefs avec des représentants de Vale et de Trafigura, en compagnie de représentants de l’Etat.
KOREA ZINC AU PIED DU MUR
Dans ce dossier, le principal porteur d’une offre concurrente à celle de Prony Resources a la particularité d’être, jusqu’à présent, demeuré muet et invisible. Serait-ce le secret des affaires ? Le résultat, c’est que seuls, des responsables locaux se sont, à chaque fois, exprimés en lieu et place du Coréen.
Que Korea Zinc se dévoile est essentiel. On sait, en effet, que Sofinor et SMSP seuls ne possèdent, ni les moyens financiers, ni l’expertise industrielle pour une telle reprise. Or, si l’offre de Korea Zinc n’a pas été retenue alors que l’accès à toutes les informations lui était ouvert pendant la période de candidature, c’est bien parce que ce candidat n’a pas répondu à l’ensemble des exigences inscrites dans le cahier des charges.
Il lui faudra bien, à présent, et quasiment publiquement, combler ces lacunes importantes.
LA REMISE EN MARCHE D’UNE INSTALLATION DÉFICITAIRE ?
La reprise du raffinage, « dans le cadre d’un partenariat industriel », semble être une demande originale de la part du groupe Sofinor/Korea Zinc. Cacherait-elle d’autres enjeux ?
Si cette partie du processus industriel a été récemment été abandonnée par Vale, c’est pour une seule raison : les pertes qu’il génère, et qui pénalisent la partie rentable du processus. Cette décision n’a pas été prise à la légère.
C’est qu’en effet, le procédé, expérimenté et mis au point à Prony par Inco fut quasiment le premier procédé hydro-métallurgique techniquement fiable au monde. C’est dire si les 30 ans de recherche, puis de mise en application ont été riches d’enseignement pour les industriels qui se sont succédés dans le sud.
Mais il est vrai que les riches gisements du sud contiennent plusieurs qualités de minerai …
VALE DEMEURE MAÎTRE DU JEU
Pour paraphraser le Général de Gaulle, s’exprimant sur l’Europe : on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en criant « reprise », « reprise », « reprise », cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien ! L’actuel propriétaire demeure Vale. Il peut décider de vendre ou non. Vale ne possède pas d’autres intérêts en Nouvelle-Calédonie, et le géant brésilien a d’ores et déjà « fait une croix » sur une usine qui lui a coûté un millier de milliards de FCFP. Aujourd’hui, la décision lui appartient.
En revanche, si en cas d’échec et comme annoncé, l’usine fermait en fin d’année, les contestataires, responsables d’un tel fiasco, auraient des comptes à rendre pendant le reste de leur vie aux 3000 familles du Sud plongées dans la détresse.

