
Les années se suivent et ne se ressemblent pas. Dès son arrivée à Nouméa le 9 novembre 2007, nommé Haut Commissaire par Christian Estrosi alors secrétaire d’Etat à l’Outre mer sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Yves Dassonville avait annoncé le retour de l’Etat.
Il avait fait appliquer les décisions de Justice pour la libération des entreprises dont les blocages illégaux se succédaient depuis des mois. Pas de semaine, alors, sans cadenassage, blocage, menaces, occupations de tous ordres.
Les tensions avaient atteint un paroxysme avec l’USTKE, et la Justice était passée. Suite aux débordements liés à un conflit très dur opposant la centrale syndicale à la compagnie Aircal, le successeur de LKU avait été placé en détention.
En clair, la part des choses avait alors été faite entre le droit de grève, le droit de manifester, et les méthodes de voyous.
Dans le même temps, pendant cette période de 2006-2007, le gouvernement et la direction du travail avaient initié l’ouverture d’une nouvelle procédure de dialogue social. Les blocages incessants avaient considérablement reculé, ce qui avait redonné une forme de normalité au climat social.
Il s’était alors instauré ce que le président du Medef plaidait hier, une sorte de sanctuarisation des outils vitaux pour la Nouvelle-Calédonie, le port de Nouméa, et l’aéroport de Tontouta.
Depuis, cette fermeté a reculé avec les successeurs d’Yves Dassonville. Le Haut-Commissaire actuel qui a déjà fait preuve d’une certaine fermeté, va-t-il sonner “le retour de l’Etat” et le respect du droit, malmené par une poignée comparée aux 200.000 habitants de la province Sud ?