USINE DU SUD, BUDGETS, CAFAT : « QUAND Y’A PAS, Y’A PAS »

La Nouvelle-Calédonie vit une grave crise, mais hormis les entreprises qui meurent en silence, les centaines d’emplois perdus depuis 6 mois sans bruit, le territoire semble vivre à deux doigts de la chute dans le gouffre de manière impassible. Les Caisses sont au plus mal, les perspectives sont bouchées, mais grèves et menaces volontaires sur 3000 emplois sont le carburant nouveau trouvé … pour aller mieux. L’idéologie mortifère face à l’insuffisance de ressources fiscales pour cause de Covid va conduire à cette réalité infranchissable : quand y’a pas, y’a pas !

Il fallait choisir entre des milliers de pertes d’emplois et la hausse de la dépense publique, c’est la préservation du travail qui a été choisie. Or, il n’y avait pas d’autre choix. Mais la Calédonie, déjà affectée d’une crise économique, résultat d’une gestion précédemment désastreuse, a vu ses comptes plonger dans le rouge vif. Seul un emprunt garanti par l’Etat a permis d’éviter le pire.

Un rappel : ce sont les entreprises et non les administrations qui produisent la richesse et alimentent les ressources budgétaires au travers des impôts acquittés. C’est la réalité du fonctionnement économique et fiscal de tous les pays. Contrairement à ce que pensent certains, c’est aussi la réalité pour la Nouvelle-Calédonie.

La stupidité mathématique de la « clé de répartition » ne fait qu’aggraver la crise. Alors que la province Sud accueille les trois-quarts de la population, ses ressources par tête d’habitant sont devenues insuffisantes. Et comme elle produit 92% des la richesse fiscale, tout le monde va progressivement en pâtir. La solidarité, liée au rééquilibrage, commanderait, qu’elle s’exerce au profit du Sud, en détresse. Que nenni. C’est chacun pour soi.

Tous les services, les organismes publics, le système de protection sociale, de santé et les associations vont être touchés. Et si l’usine du Sud ferme, la Caisse d’assurance chômage sera même incapable d’assurer son rôle. Le beau temps, le lagon, l’absence de Covid ne pourront plus masquer cette réalité budgétaire assénée avec un certain bon sens par un ancien « ministre » des comptes : quand y’a pas, y’a pas !