
Pour lutter contre la “désertification” médicale, notamment en brousse, suffit-il d’autoriser l’exercice de la médecine en Nouvelle-Calédonie à des étrangers, et notamment, à des médecins australiens et néo-zélandais ? Si la Calédonie n’attire pas, -et pas que les médecins-, c’est probablement pour une toute autre raison que de simples autorisations …
LES MÉDECINS AUSTRALIENS ONT DES REVENUS BIEN SUPÉRIEURS EN AUSTRALIE
Imaginer qu’un médecin australien irait s’isoler en brousse ou aux Iles, avec … les risques que cela comporte relève de la lubie. En Australie, les honoraires des médecins généralistes sont autrement plus élevés qu’en Calédonie -pratiquement le triple-, et sont payés cash. Le sujet ne mérite même pas d’être évoqué.
LA NOUVELLE-ZÉLANDE MANQUE DE MÉDECINS
Une histoire avait défrayé la chronique internationale en 2016. Alan Kenny, médecin dans la petite ville de Tokoroa, submergé de travail, avait lancé un avis pour le recrutement d’un médecin assistant, avec un salaire garanti de 400.000$ NZ de l’époque, soit à ce moment, 240.000€ (près de 30 millions FCFP). Il y ajoutait 3 mois de congés payés et aucune garde en soirée ou le week end.

Grâce à une forte médiatisation, Alan Kenny avait reçu, en quelques jours, des centaines de candidatures venant du Brésil, de Pologne, d’Inde, d’Afrique de Sud ou encore de France, mais – (lire l’article du Guardian en cliquant ci-après) “99% des candidats ne parlent ni anglais, ni n’ont de formation en médecine…”
L’annonce avait fait chou blanc.
Quant à la Nouvelle-Zélande, elle manque toujours de médecins …

LE VRAI PROBLÈME EST L’INSÉCURITÉ ET LA QUALITÉ DE VIE
Pour que du personnel médical exerce en brousse ou aux Iles, la réponse réelle ne réside pas dans une autorisation de pratiquer. Un médecin, une infirmière, comme tout citoyen, aspire à travailler dans de bonne conditions de vie professionnelle et personnelle. Or, depuis des années, les dégradations des dispensaires, les vols de voitures, ou parfois, les agressions des personnels médicaux ne baissent pas.
Et même de nationalités non-françaises, les personnels aspirent à la même tranquillité. Pour le reste, si tout était aussi facile qu’une simple autorisation, les médecins seraient légion au Vanuatu …