QUEL AVENIR POUR LA POLICE NATIONALE ET LA GENDARMERIE ?

L’ordre intérieur, la sécurité sous toutes ses formes, la protection des biens et des personnes sont assurés essentiellement par les forces de Police Nationale et de Gendarmerie Nationale. 

Plus de 1400 personnels sont répartis entre la Direction de la Sécurité Publique comprenant les effectifs de la police nationale (450 personnels environ), la gendarmerie (890 personnels environ), la police aux frontières (60 personnels environ) et le MRCC (6 personnels environ).

En terme de budget, entièrement assuré par la France, rémunérations, fonctionnement et équipement représentent la coquette somme annuelle de près de 11 milliards FCFP.

Que se passe-t-il pour ces forces en cas de victoire du « Oui », ou en cas de victoire du « Non » ?

EN CAS DE VICTOIRE DU « NON », CONTINUITÉ DES FINANCEMENTS ET DES EFFECTIFS PAR LA FRANCE
Si le « Non » l’emportait le 4 octobre, la situation actuelle ne changerait pas. L’ensemble des composantes serait simplement soumis aux arbitrages budgétaires du gouvernement central, puis du Parlement de la République. Pour faire simple, disons que ce serait la continuité.

EN CAS DE VICTOIRE DU « OUI », KANAKY DEVRAIT PRENDRE EN CHARGE CETTE POLITIQUE PUBLIQUE … ET SON BUDGET
Il va de soi que l’on peut difficilement imaginer une police nationale française, une police frontière française et une gendarmerie française pour assurer cette compétence régalienne de Kanaky.

Si le nouvel Etat voyait le jour, il devrait créer ses propres forces de sécurité, et prendre en charge leur rémunération, leur équipement et leur fonctionnement. C’est d’ailleurs ce que prévoit le document de l’Uni publié à l’occasion du référendum de 2018.

FORCE DE SÉCURITÉ INTÉRIEURE : COMMENT LA PAYER
La « Force de Sécurité Intérieure » serait chargée « de garantir la stabilité intérieur du pays et les droits et libertés publiques de citoyens« . Il est prévu ainsi « 1.303 policiers et gendarmes » constitués en un seul corps territorial.

Seule lacune du document : il n’est pas précisé le coût de la FSI, ni les moyens budgétaires disponibles.

On sait qu’au « tarif » actuel, ce coût serait de 10 milliards environ. Tout simplement impossible à dégager d’un budget public de Kanaky réduit, en étant optimiste, à 190 milliards.

En effet, ces 190 milliards devraient financer … ce qu’il finance actuellement pour les politiques publiques territoriales, et devrait, en supplément, prendre en charge les actions assurées actuellement par la France au titre des compétences régaliennes. Soit ce qui coûte aujourd’hui 175 milliards FCFP.

En priorité, il conviendrait, pour le gouvernement et le Parlement de Kanaky, de dégager en urgence 60 milliards pour l’enseignement auxquels s’ajouteraient les 10 milliards de la FSI envisagée. Une seule solution : réduire drastiquement ces budgets, et donc, les effectifs, les salaires et les frais de fonctionnement. « Drastiquement » est à coup sûr un mot faible.

Bien sûr, le nouvel Etat ne manquerait pas, s’il voyait le jour, de solliciter des aides, à la France d’abord, aux pays tiers, ensuite. Australie, Nouvelle-Zélande, Chine, Japon pourraient apporter leur obole. Mais sûrement rien à voir avec l’organisation actuelle des polices et de la gendarmerie.

Quant aux retraites servies par l’Etat aux anciens policiers et gendarmes optant pour la nationalité Kanak, il resterait à établir la continuité de ces pensions ou leur interruption.