
La question de l’enseignement est, comme toutes les autres d’ailleurs, un sujet crucial en cas d’accession de la Nouvelle-Calédonie à l’indépendance. Elle a toutefois ceci de différent qu’elle concerne toute la jeunesse et son avenir.
Trop souvent, en effet, on entend des jeunes Calédoniens déclarer leur insouciance, voire leur indifférence quant aux enjeux et résultat du référendum. Pourtant, ils sont les premiers concernés par l’accession à l’enseignement et aux diplômes. Sans enseignement et diplôme, en effet, quel avenir ? Pas de cadres, pas de médecins, pas d’ingénieurs, pas de juristes, pas de chercheurs. Réalité.
SI LE “NON” L’EMPORTE, L’ENSEIGNEMENT, LA DÉLIVRANCE DES DIPLÔMES SE POURSUIVENT, COMME AUJOURD’HUI
En quelque sorte, tout ce qui change est l’organisation du baccalauréat, soumis à la réforme nationale.
Pour le reste, la rémunération des personnels mis gratuitement à disposition par la France perdure dans la secondaire public, le primaire et le secondaire privé. L’Etat, pour cela, prend en charge ces salaires pour une montant de 65 milliards environ. Il en est de même pour l’organisation des examens et la délivrance des diplômes nationaux français, avec évidemment le “césame” aussi réel que symbolique que constitue le baccalauréat.
Il est à noter que ces diplômes sont reconnus par la France, et donc par le ministère de l’Education Nationale, parce l’Etat peut également veiller à “la qualification requise pour enseigner”. Il va en effet de soi que si les enseignements du secondaire étaient restés du niveau des anciens “moniteurs” de l’enseignement local, il n’y aurait plus de “bac” en Calédonie !
SI LE “OUI” L’EMPORTE, EN PLUS DU FINANCEMENT DE L’ENSEIGNEMENT, LES DIPLÔMES FRANÇAIS, DONT LE “BAC”, DISPARAISSENT
En cas d’indépendance, il est évident que Kanaky ne pourrait pas délivrer de … diplômes français !
D’ailleurs, la France ne finançant plus l’enseignement dans cette hypothèse, la chute brutale du niveau scolaire ne permettrait même pas une sorte d’équivalence, sauf dans un éventuel Lycée français.
La seule question immédiate qui se pose est la suivante : si les électeurs optaient pour Kanaky en octobre, le baccalauréat 2020, diplôme national français de référence, pourrait-il être maintenu ?
C’est la durée de la période de transition, séparant la date du référendum du vote, par le Parlement français, de la reconnaissance de l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, qui le déterminerait.
Les indépendantistes souhaitent que cette période soit de plusieurs années en cas de victoire du “Oui”. Pour l’indépendance de Djibouti, la transition a duré … 1 mois ! En cas de victoire d’accession à Kanaky, elle serait probablement de quelques mois. De quoi, dans ce cas, assurer le déroulement du Bac 2020 dans un cadre national français, ainsi que la rémunération des enseignants. Mais il est certain, toujours dans cette hypothèse, que le “Bac” 2020 serait le dernier du genre, et que dès 2021, il lui serait substitué un diplôme de Kanaky.