
Evidemment, on ne peut reprocher à l’Université, avec le Salon des Etudes Supérieures, de n’avoir proposé aux futurs étudiants qu’une seule option : la continuité du système éducatif français. Or, le 4 octobre prochain, une alternative sera posée, notamment aux futurs étudiants en âge de voter : rompre avec ce système et choisir celui, nouveau et inconnu de Kanaky, ou continuer tranquillement d’opérer les choix offerts dans le dispositif français actuel. Ce n’est pas aux responsables du Salon de la dire, mais aux politiques. Ou même à ces enseignants de l’UNC qui prétendent éclairer l’avenir du territoire face au référendum.
C’est qu’en effet, alors que les Calédoniens vont devoir prendre, dans une deuxième échéance, la plus importante décision de leur Histoire depuis que ce territoire est devenu français en 1853, la vie s’organise comme si rien n’allait se passer le 4 octobre prochain.
Or, ce n’est pas le cas. Comme l’ont toujours démontré les scrutins, le résultat n’en est donné qu’à l’issue, et non pas … avant. Les loyalistes seraient bien imprudents de considérer que le 5 octobre, la Nouvelle-Calédonie sera toujours française, tout comme les indépendantistes seraient bien arrogants en imaginant que le 5 octobre, ce sera l’avènement de Kanaky. Nul ne le sait, aujourd’hui, et ce ne serait certainement quelques sondages qui pourraient dire l’avenir …
Dans ce contexte, les futurs étudiants doivent se poser une question : et si tout ce qui était proposé aux Salon des Etudes Supérieures était “caduc”, aussi, le 5 octobre prochain ?
C’est qu’en effet, on ne leur a présenté qu’une option de l’alternative : l’option de la France. La seconde, c’est l’option de Kanaky, avec quelques changements à prévoir !
Passe encore pour le bac de 2020 en cas d’indépendance : la période transitoire devrait durer quelques mois. Pas plus ? Le Territoire des Affars et des Issas a choisi l’indépendance par référendum le 8 mai 1977. Son indépendance a été proclamée dès le 27 juin. Un mois et demi plus tard !
Ainsi, en cas de victoire du “Oui” le 4 octobre, les futurs étudiants calédoniens deviendraient des ressortissants étrangers pour la France, et leur parcours supérieur serait identique à celui des étudiants de la République de Djibouti.
En clair, l’Université française de Nouvelle-Calédonie aurait toute chance de disparaître.
Une chance, il resterait celle de Fidji et du Vanuatu. Et même si un embryon d’université était rebâti en Kanaky, les débouchés, pour les étudiants du nouvel Etat, n’auraient plus rien à voir avec ceux de la situation actuelle, sauf pour les bacheliers du futur Lycée Français, en métropole, pour eux.
Ainsi, pour les étudiants étrangers de Kanaky, le parcours éventuel d’études supérieures en France commencerait par une demande d’inscription dans un établissement en justifiant d’un niveau de connaissances reconnu. Cette inscription donnerait droit à une demande de visa court ou moyens séjour.
Cette étape franchie, et les frais de scolarité étant réglés, l’étudiant de Kanaky entreprendrait, avec éventuellement une bourse du nouvel Etat, le parcours commun à tous les étudiants africains, comoriens, et pour tout dire, étrangers.
Mais tout celà est plutôt classique, dans les relations entre la France et les pays en développement. Il se trouvera bien un professeur de l’UNC qui pourra l’expliquer aux futurs étudiants …