
La Caisse Locale de Retraites qui sert les pensions des fonctionnaires locaux à la retraite est en déséquilibre depuis plusieurs années. Quelques mesures on déjà été prises pour tendre vers le retour à l’équilibre, mais le déficit s’est creusé et menace, à court terme, la pérennité de la CLR.
Le président du syndicat des retraités territoriaux a, de son côté, une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme. Il souligne que le ratio des recettes de la caisse vs les pensions versées n’est plus suffisant pour assurer la retraite des fonctionnaires au delà de quelques années, et que les réserves fondent rapidement pour répondre aux obligations de la CLR.
Le président du conseil d’administration de la caisse est actuellement Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement. Pas d’autre alternative, pour l’élu de l’Eveil Océanien que de présenter rapidement des mesures de redressement préconisées au fil des rapports établis sur le déséquilibre financier de la CLR.
DES SOLUTIONS ÉTUDIÉES DEPUIS DES ANNÉES
Chacun semble attendre un rapport de la Chambre Territoriale des Comptes sur la caisse, rapport qui devrait être déposé avant la fin de cette année. Pourtant, pour la caisse locale de retraite comme pour tous les régimes similaires, les remèdes sont les mêmes : augmenter les ressources, en particulier, en augmentant le départ à la retraite des futurs pensionnés. D’ailleurs, il existe, au sein de l’organisme, un « Comité d’Orientation et de Pilotage » créé en 2006, et dont les missions sont notamment de » suivre la situation financière du régime, décrire les évolutions et les perspective à moyen et long termes du régime de retraite et d’élaborer au moins tous les 5 ans des projections de sa situation financière, réfléchir au financement du régime et suivre l’évolution de ce financement« .
LE GOUVERNEMENT PUIS LE CONGRÈS
Ce débat est même le débat national sur l’avenir du régime des retraites en métropole, un débat qui s’est complexifié avec le projet d’instaurer un régime universel de retraite unifiant l’ensemble des dispositifs existants. Avec les difficultés que l’on sait.
En Nouvelle-Calédonie, c’est d’abord le gouvernement qui devra établir un ensemble de propositions pour, soit écarter le danger de cessation de paiement de la CLR pour quelques années, soit pour rétablir durablement son équilibre.
Ce document établi et arrêté, il appartiendra ensuite au Congrès de prendre les décisions qui s’imposent, et la formule est parfaitement appropriée.
PAS D’ÉLECTIONS PROCHES
Depuis des années, et au moins deux décennies, la timidité des mesures visant à assurer l’équilibre de la CLR est motivée par le souhait de ne pas susciter une trop grande grogne chez les électeurs qui sont, d’un côté, les retraités, et de l’autre, les fonctionnaires.
Cette fois, l’avantage dont disposent les élus est l’absence d’élections locales dans un avenir proche. Seul, en effet, le référendum d’octobre est inscrit dans l’agenda électoral des Calédoniens dans les mois qui viennent.
Une double opportunité, peut être.
Celle, d’abord, de mettre en application des mesures de redressement déjà préconisées depuis longtemps, et dont le rapport attendu de la Chambre des Comptes ne fera, en grande partie, qu’actualiser les données.
Celle, ensuite, de réfléchir de réfléchir sur la fragilité économique et sociale de la Nouvelle-Calédonie face aux enjeux du scrutin d’autodétermination.