
Ce sont près de 500 personnes qui se sont rassemblées samedi à la plage de Gatope pour un pique nique républicain en faveur du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la République française. Plusieurs « piliers » étaient évidemment présents, comme l’inoxydable « Poupoune » Debien, mais la marque d’une nouvelle génération de Broussards était prégnante dans l’organisation de cet événement, avec comme chef de file Edwin Billiet qui avait réalisé une percée remarquée lors des récentes élections municipales à Koné.
ESPACES DE PAROLE : FONCIER, IDENTITÉ, RÉÉQUILIBRAGE
Au cours de cette réunion festive, 3 thèmes étaient proposés dans un « espace de parole », des thèmes dont la réalité bouscule bien des idées reçues.

Ainsi, s’agissant de la propriété privée dont l’étendue foncière est loin derrière les domaines publics et privés de la Nouvelle-Calédonie et les terres coutumières, il s’agit bien des seules terres à vocation économique. Or celles-ci sont à 80% dans le sud, constatent les broussards du Nord. Sujet de réflexion concrète pour l’élevage et les productions agricoles, et l’affirmation d’un « lien à la terre », d’une nature différente de celle des Kanak, mais bel et bien réel en Calédonie pour notamment les Broussards.
La réflexion sur l’identité des Calédoniens n’est pas nouvelle. Elle a fait l’objet de débats et de recherches au sein d’associations, et également de publications comme « Être Caldoche aujourd’hui » ou encore « Caldiens, une identité nouvelle en Calédonie ». Mais c’est la première fois que cette réflexion est érigée au niveau politique, et en ce sens, c’est une novation.
Quant au rééquilibrage, si des réalités comme l’usine du Nord et le développement de VKP en sont une illustration, les intervenants ont jugé qu’il n’était pas du tout à la hauteur des sommes considérables dédiées à cet objectif par la Calédonie et par l’Etat. « Dans des conditions hors rééquilibrage, la dotation annuelle de la province Nord serait de 12 milliards, commente une participante. Avec le rééquilibrage, elle est de 35 milliards ! Question : à quoi sert la différence ?«
FIERS D’ÊTRE FRANÇAIS ET OUVERTS AUX AUTRES
Gatope était une puissante chefferie. Les organisateurs n’ont pas manqué de requérir l’accord du Grand Chef pour l’organisation du pique nique. Celui-ci est d’ailleurs venu à la rencontre des participants qui l’ont remercié.
Les Loyalistes ont, à cette occasion, souligné que le vivre ensemble dans la Brousse, n’était pas un slogan d’une mode, mais la réalité des relations anciennes qui se traduit par la participation aux deuils et aux événements qui touchent la communauté pluri-culturelle au quotidien.
« Notre « non » sera un nom démocratique, ni plus, mais ni moins« , commente un participant du Nord. Précision importante : il ne renie en rien le respect de ceux qui prônent le « oui », et d’une manière générale, des différences culturelles présentes ici.
DES REPRÉSENTANTS DES 6 COMPOSANTES DES LOYALISTES PRÉSENTS
Les Loyalistes sont une formation d’union des loyalistes sans le cadre du référendum du 4 octobre. Les 6 composantes étaient représentées, avec notamment deux membres du gouvernement et plusieurs élus provinciaux … exclusivement du sud, d’ailleurs, comme Nicolas Metzdorf, Nina Julié, Gil Brial, Thierry Santa, Isabelle Champmoreau, Philippe Blaise, Christopher Gygès, ou encore Julien Tranap. Côté municipal, on notait en particulier la présence de Pascal Vittori, le maire de Boulouparis, d’Armande Duraisin, 1ère adjointe au Maire de Koumac empêché, et de plusieurs conseillers et conseillères de Nouméa et de Dumbéa.
Une autre grande manifestation se déroulait également ce samedi dans la communauté futunienne avec l’intronisation d’Alesio Saliga en qualité représentant du village de Toloke, une intronisation à laquelle participait Sonia Backes, la présidente des Républicains Calédoniens.