
Les journalistes, en majorité de gauche, des années 84 avaient caricaturé les troubles en Nouvelle-Calédonie comme étant le résultat d’un conflit entre Kanak et Caldoches. Dans de nombreux articles, le « Caldoche » était présenté comme le bras de l’asservissement du « Kanak » dans un régime décrit comme colonial.
Il avait fallu l’engagement de personnalités mélanésiennes comme Dick Ukeiwe et Maurice Nenou pour démontrer l’absurdité de ce raccourci.
Aujourd’hui, d’une part, si les Kanak se sont prononcé majoritairement pour l’indépendance, nombreux demeurent les Mélanésiens attachés à la France, notamment pour les valeurs de liberté et d’émancipation qu’elle garantit.
Quant aux « Caldoches », s’ils restent porteurs d’une histoire pionnière d’une époque coloniale « faite d’ombres et de lumières », comme le rappelle le préambule de l’Accord de Nouméa, ils sont désormais fondus dans une population marquée par une extraordinaire diversité.
Certes, le racialisme, importé de métropole, peut tenter de qualifier racialement les acteurs des grands enjeux politiques. Mais en Nouvelle-Calédonie, 60% de la population est issue des 5 océans et de métropole, brassés par d’intenses métissages. Quant aux 40% restants, qui peut affirmer que dans la population dite « kanak », le métissage est absent ?
Prétendre donc que le référendum est une confrontation entre « Kanak et Caldoche » serait … « une grosse connerie », pour justement employer un qualificatif local.
Le 4 octobre, les électeurs, et parmi eux, des Caldoches, souhaitant que la société calédonienne devienne Kanaky voteront « Oui ». Les électeurs, et parmi eux des Mélanésiens, qui ne le souhaitent pas, voteront « Non ». Point de raccourci racial, là-dedans.