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    REGROUPEMENT ÉVEIL-FLNKS, PRÉSIDENCE DU CONGRÈS : QU’EST-CE QUI ATTEND LA CALÉDONIE

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    La constitution d’un intergroupe Eveil Océanien/UC-FLNKS-Nationalistes a surpris les loyalistes. La communauté wallisienne est plutôt incrédule. Les indépendantistes, eux, boivent du petit lait. Surtout à l’Union Calédonienne, qui a damé le pion au Palika, notamment à Koné, la capitale du Nord, Hienghène, commune emblématique administrée jadis par Tjibaou, ou encore Yaté, avec la défaite surprise de Digoué. Il s’agit, pour l’instant, du renouvellement des instances du Congrès. Qu’est-ce qui attend, ensuite, la Nouvelle-Calédonie ?

    L’ÉQUIDISTANCE, JUSQU’À QUAND ?
    En dépit de la constitution d’un intergroupe avec la frange la plus radicale des indépendantistes, Milakulo Tukumuli persiste et signe. Pour lui, l’Eveil Océanien n’a pas basculé dans le camp indépendantiste, mais il s’agit d’un ajustement de l’équidistance entre les deux grandes tendances opposées, après la liste commune avec l’Avenir en Confiance pour l’élection au gouvernement, et les voix apportées en 2019 pour l’élection de Roch Wamytan.

    Bien entendu, cette “équidistance” aurait pu être maintenue sans constituer un intergroupe. Mais les moyens en personnels ne peuvent pas être obtenus autrement pour l’Eveil qui ne dispose que de 3 sièges, ce qui ne lui permettait pas de former un groupe …

    Pierre Chanel Tutugoro apporte du crédit à cette position. “Les sujets convergents, on va les porter ensemble, déclare-t-il, et les sujets où on a des divergences marquées, eux (l’Eveil Océanien-ndlr) voteront comme ils voudront voter“.

    C’est la suite qui apportera une réponse aux différentes interrogations, et pour tout dire, aux soupçons qui se répandent.  La suite, ce sont les dossiers sensibles comme les exportations de minerai pour la survie de la SLN et de Vale, ou encore la chute ou non du gouvernement. A suivre, donc.

    POUR L’OPINION PUBLIQUE, LE PAS A ÉTÉ FRANCHI
    Au delà des déclarations sur l’équidistance qui relèvent d’une communication au second degré, l’opinion publique, qui se borne à une interprétation au premier degré, ne fait que constater une réalité : l’Eveil Océanien était un parti indépendant, il est désormais lié fonctionnellement aux indépendantistes au travers d’un groupe commun. L’interprétation qui en découle est donc que l’Eveil Océanien a opté pour le camp indépendantiste. Dans la période préréférendaire que connaît la Calédonie, difficile de faire place à de trop grandes subtilités.

    LA COMMUNAUTÉ WALLISIENNE ET FUTUNIENNE INTERROGATIVE
    Les partis dits “océaniens”, en réalité essentiellement wallisiens et futuniens, ne sont pas nouveaux. Il y eu, en 1980, l’Union Océanienne. Puis “l’UO” a engendré le Rassemblement Démocratique Océanien, le RDO, créé par Aloisio Sako, clairement indépendantiste et membre du FLNKS. Rebelote, donc, en 2019, avec l’Eveil Océanien. La trajectoire sera-t-elle analogue au RDO ?

    La communauté wallisienne et futunienne est, quant à elle, partagée. Elle porte encore les stigmates du conflit de Saint Louis marqué par les affrontements sanglants du lotissement de l’Ave Maria en 2001. Il y a, à l’évidence, chez Milakulo Tukumuli, la volonté d’un rapprochement avec les Mélanésiens, et en particulier avec Roch Wamytan, le chef de Saint Louis. Roch Wamytan, candidat en 2019 et en 2020 au “perchoir”, et ancien chef de groupe UC-FLNKS-Nationalistes.

    Cependant, une grande partie des électeurs de l’Eveil Océanien est attachée à la France, tout comme l’est Wallis et Futuna. Là bas, une crainte commence à poindre de voir la revendication de décolonisation et d’indépendance naître au sein d’un territoire certes, composé de royaumes, mais sous tutelle étroite de la France.

    Au total, les Calédoniens d’origine wallisienne et futunienne, tout comme les immigrés de fraîche date des îles françaises voisines s’interrogent sur le bon choix : Kanaky ou la France ?

    BIENTÔT LE RÉFÉRENDUM
    La seconde consultation d’autodétermination approche. Le ralliement de l’Eveil Océanien est-il un signe vers la communauté wallisienne et futunienne pour qu’elle vote “Oui” à l’avénement de Kanaky ? Milakulo Tukumuli s’en défend. Pour lui, des électeurs de l’Eveil sont hostiles à l’indépendance, d’autres y sont favorables. L’équidistance érigée en doctrine consiste donc à laisser le libre choix à ses ouailles.

    Mais celles-ci s’interrogent : quel sera le choix de leur président ?

    CHUTE DU GOUVERNEMENT OU PAS ?
    Une question est évidemment sur toutes les lèvres : l’intergroupe Eveil Océanien/UC-FLNKS-Nationalistes est-il le prélude à une recomposition du gouvernement et une prise de pouvoir des indépendantistes dans l’Exécutif local ?

    Devant les caméras, hier soir, Tukumuli a clairement répondu par la négative. Toujours au nom de l’équidistance, il est équilibré, selon lui, que si le Congrès est présidé par un membre de l’Union Calédonienne, le gouvernement le soit par un représentant de l’Avenir en Confiance. Les deux partis sortis vainqueurs des récentes élections municipales, selon le président de l’Eveil Océanien.

    EPIPHÉNOMÈNE OU BOULEVERSEMENT POLITIQUE ?
    L’affichage, au regard des groupes constituant le Congrès, est : 29 indépendantistes et 25 loyalistes. Ce n’est pas l’interprétation de Milakulo Tukumuli.

    Alors qui croire ?

    Pour savoir si le président de l’Eveil Océanien veut faire passer des vessies pour des lanternes, la population est condamnée à observer ce qui va se passer dans les semaines à venir. Viendront ainsi les prises de position pour le référendum, les projets de budgets, la réforme du système de santé et de protection sociale, et surtout, les orientations minières et métallurgiques.

    Au delà, et probablement après le référendum, il s’agira de savoir si le gouvernement Santa tombera ou non. Dans ce cas tomberaient aussi les masques, et serait déclenché avec l’Avenir en Confiance, un casus belli.

    Mais entretemps, et ce n’est pas un détail, le résultat du référendum sera passé par là …

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