
La Nouvelle-Calédonie dispose d’un Parlement : il se nomme le Congrès. Situation unique au sein de la République, cette assemblée vote des lois qui relèvent du seul domaine de compétence du territoire, dans des matières qui échappent à l’Assemblée Nationale et au Sénat. Il en va ainsi de la presque totalité des compétences de gestion interne, de la fiscalité au sport en passant par les lois du travail ou l’enseignement. La présidence de l’Institution est-elle pour autant majeure ? En tout cas, l’actuel président, Roch Wamytan, issu du groupe UC-FLNKS, sera à nouveau présenté par ce dernier pour briguer un nouveau mandat.
UN RÔLE PROTOCOLAIRE
Si le Congrès vote l’ensemble des lois dite “du pays” ainsi que les délibérations d’application, le président est d’abord chargé d’en assurer la sérénité des débats. Hors les réunions d’assemblée, il exerce essentiellement un rôle protocolaire. Il intervient également dans toutes les réunions auxquelles il participe au titre de sa fonction. Il peut par ailleurs, pour tel ou tel cas particulier, apporter un appui ou une recommandation. Enfin, il est le chef des services du Congrès et en est l’ordonnateur du budget.
IL CONVOQUE LE CONGRÈS
C’est le président qui convoque le Congrès. Ce dernier peut l’être également à la demande du gouvernement ou du Haut-Commissaire. Mais le président fixe le date et l’ordre du jour.
Ce pouvoir peut être déterminant dans certaines circonstances où la date de convocation, ou de non convocation, peut influer sur le vote ou l’avis sollicité. Par exemple sur un avis demandé par le gouvernement central.
Ainsi, lorsque l’Etat a enclenché le processus d’adoption du gel du corps électoral, en dépit des demandes de partis minoritaires, le Congrès de la Nouvelle-Calédonie n’a pas été réuni pour donner un avis.
LA FONCTION EST UNE REPRÉSENTATION POLITIQUE
Le Président du Congrès exerce une mission de représentation évidemment importante, puisqu’il préside le parlement local. L’affichage est donc que cette présidence est actuellement assurée par un indépendantiste.
Ce focus est important à l’extérieur du territoire, ainsi qu’auprès des instances nationales. Il montre qu’en Nouvelle-Calédonie, l’importance de la revendication d’indépendance n’est pas marginale. La façon dont se déroule l’élection est évidemment significative. Obtenue à la majorité, elle résulte d’un rapport de force. Issue d’un consensus, elle relève d’un processus harmonieux.
Mais la situation politique locale est complexe. Dans quelques semaines, les électeurs devront répondre à une consultation sur l’indépendance de la Calédonie ou non. Dans cette perspective, un regroupement loyaliste s’est constitué, mais Calédonie Ensemble ne s’y est pas associé. Par ailleurs, dans les couloirs trainent une rumeur sur une déstabilisation éventuelle du gouvernement dans les mois à venir. Dans ces conditions, l’élection du prochain président du Congrès sera surtout un exercice politique dont l’importance ne peut échapper à personne.