
En annonçant que le FLNKS voulait que la ressource minière soit gérée par le « pays » plutôt que par les provinces, les indépendantistes reviennent sur un de leurs acquis dans les Accords de Matignon, puis de l’Accord de Nouméa. Le calcul est évident : dépouiller la province Sud d’une compétence gênante pour la conquête entreprise pour le contrôle économique du Sud par la province Nord. Stratégie.
PRENDRE LE CONTRÔLE DES OUTILS MINIERS ET MÉTALLURGIQUES DU SUD
L’annonce de la proposition de reprise de Vale par la SMSP, pourtant criblée de dettes, et le veto à de nouvelles exploitations de la SLN à Kouaoua sont des actions relevant d’une stratégie évidente.
L’annonce indiquant que, finalement, le FLNKS voudrait que le nickel redevienne une compétence « pays » traduit une volonté hégémonique de la province Nord en matière minière et métallurgique.
Toutes ces manœuvres visent, en réalité, à tenter de prendre le contrôle économique de la province Sud.
DES TENTATIONS ANCIENNES
Cette orientation n’est pas nouvelle. Elle avait déjà été initiée en matière commerciale dès l’installation des provinces en dévoyant quelques investissements issus des budgets … de rééquilibrage. C’est en effet grâce aux dizaines de milliards payés par les contribuables de la province Sud que le Nord avait fait l’acquisition d’un grand nombre d’agents économiques … dans le sud. Ces achats avaient intéressé aussi bien le secteur hôtelier avec l’acquisition du Surf ou du Beaurivage, qu’une agence de voyage ou encore … une chaîne de boulangerie-pâtisserie.
Ces tentatives n’ont guère eu de succès. La mauvaise gestion du Surf a abouti, dans un premier temps, au départ de la chaîne Accor, puis dans un second, à la fermeture de l’hôtel, et donc à la perte d’emplois de dizaines d’employés. La plupart des autres affaires ont été revendues, jusqu’à la chaîne de boulangerie.
DU PLUS SÉRIEUX AVEC LA MÉTALLURGIE
En matière minière et métallurgique, les choses ont progressé autrement. Enorme développement de la SMSP, en apparence, avec une réalité plus préoccupante. C’est qu’en effet, le fameux 51%/49% consiste à se prévaloir d’une majorité au capital sans débourser l’équivalent en investissements. Ces derniers sont réalisés par l’actionnaire minoritaire lequel, en contrepartie, détient virtuellement les domaines miniers apportés en garantie.
C’est exactement le projet qui se bâtit pour tenter de prendre le contrôle de Vale. Un groupe asiatique financerait, et obtiendrait en garantie le domaine minier.
Problème : si dans le Nord, cela ne semble pas poser de problème, en province Sud, l’assemblée est gérée par une majorité loyaliste dont la conception de l’économie du nickel ne s’inscrit pas dans « la doctrine nickel » chère à la province Nord.
RÉSOUDRE LA QUESTION EN « DÉSAISISSANT » LA PROVINCE SUD
Les faiblesses accumulées ces dernières années par l’ancienne majorité favorisent, semble-t-il, toutes les audaces de la part du FLNKS. Ce qu’il déclare correspond à affirmer qu’il serait arrangeant, pour la « doctrine nickel », que la province Sud n’ait plus sont mot à dire dans le domaine de la mine et de la métallurgie.
Un renversement de gouvernement, une majorité de circonstance au Congrès, et le tour est presque joué.
L’ennui, cependant, c’est que les compétences des provinces relèvent de la loi Organique, et que l’on voit mal le Parlement de la République, alors que la campagne pour l’élection présidentielle est pratiquement lancée, s’amuser à un tel exercice.
Mais le FLNKS sait, par expérience, que semer des petites graines peut faire un jour germe le fruit espéré. N’a-t-il pas progressé ainsi en 30 ans, passant de 30 à 40% ?
Au total, s’ils veulent préserver la société de liberté qu’ils connaissent, les loyalistes seraient bien inspirés de réaliser un bon score au prochain référendum. Ils ont un peu plus de 2 mois pour préparer un coup d’arrêt à la conquête projetée.