
Mercredi dernier, Simon Birmingham, ministre du Commerce Australien, a confirmé une perspective déjà énoncée il y a quelques semaines : probablement pas de réouverture des frontières aux voyages internationaux avant 2021, même si la date du 15 décembre avait été évoquée.
Aujourd’hui, et contrairement à ce qui se passe en Nouvelle-Zélande, le virus continue à circuler en Australie. Témoin : le nombre de cas nouveaux quotidiens que nous affichons chaque jour. C’est une solide raison pour inciter les autorités australiennes à la prudence. Pire même : mercredi dernier, le pays a enregistré sa plus forte augmentation quotidienne d’infections.
Cette situation affecte durement le secteur économique, et notamment celui du tourisme. Environ trois emplois sur dix dans le secteur de l’hébergement et de la restauration ont été perdus depuis la mi-mars, selon les dernières données du Bureau australien des statistiques.
Dans ce domaine, et comme tous les autres pays dont la Nouvelle-Calédonie, l’Australie exhorte ses ressortissants à visiter leurs propres régions. L’obstacle à ce mouvement qui était la fermeture des frontières entre Etats australiens, est progressivement en train de se lever. L’Australie-Méridionale a rouvert ses frontières aux habitants de l’Australie-Occidentale, du Territoire du Nord et de la Tasmanie à partir de mercredi. Le Queensland devrait rouvrir ses portes pour les visiteurs interétatiques à partir du 10 juillet, à mi-chemin pendant les vacances scolaires de la Nouvelle-Galles du Sud.
L’Australie pourrait cependant permettre l’entrée à quelques catégories de personnes qui y viendraient pour une longue période. Il en irait ainsi des étudiants étrangers, dont le retour est synonyme de millions de dollars de revenus.
En ce qui concerne les Calédoniens, dont beaucoup sont impatients de se rendre à nouveau à Sydney ou à Brisbane, le seul espoir repose sur l’ouverture dès cette année de la fameuse bulle “trans-tasman”, prioritairement entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
En dépit du risque généré par l’Australie où circule encore le virus, l’intérêt économique de la reprise des échanges entre les deux pays est immense. Il pourrait balayer les dernières préventions.
Plusieurs pays du Pacifique ont déjà posé leur “candidature” pour faire partie de la “bulle”. Les Iles Cook, Fidji, Niue, la Polynésie ou encore Samoa l’ont fait savoir. La Nouvelle-Calédonie a fait de même.
Les réticences des promoteurs de la “bulle” sont de deux ordres. La première est le risque d’infection véhiculés par les touristes dans des milieux fragiles et dont les équipements de santé demeurent sommaires. La seconde est que, en cas de résurgence ou d’introduction du virus dans l’une de ces destinations, celles-ci n’auraient d’autres réponses que le confinement et la fermeture des frontières, prenant ainsi leurs visiteurs au piège.
De ce point de vue, la Nouvelle-Calédonie présente toutes les garanties pour intégrer la bulle. D’une part, elle est indemne de coronavirus. D’autre part, elle possède des équipements de santé et des médecins d’un niveau comparable aux pays les plus avancés. Enfin, elle peut prendre des engagements crédibles en cas d’infection, basés sur le traçage, l’isolement et les soins. Reste évidemment à convaincre les autorités australiennes et Kiwi si d’aventure, la bulle se mettait en place rapidement.