LA CONSÉCRATION D’UN CALÉDONIEN, PRÉSIDENT DU MUSÉE DU QUAI BRANLY

Combien sont-ils, originaires de Nouvelle-Calédonie, à avoir obtenu le graal dans leur discipline ?

On peut évidemment citer les réussites exceptionnelles de sportifs, depuis André Beyney en passant par Wanaro N’Godrella, Christian Karembeu, Michel Quintin, Laurent Gané ou encore Antoine Kombouaré.

On peut rappeler les parcours professionnels peu communs d’un Walles Kotra, des frères Ledru ou de Tristan Lenormand.

Emmanuel Kasarherou fait désormais partie de ces Calédoniens accédant à des rangs particulièrement remarquables.

C’est que le Musée du Quai Branly, autrefois appelé Musée des Arts Premiers, a désormais un rayonnement mondial.

Voulu par Jacques Chirac alors président de la République, et lui-même passionné par les arts premiers, ce musée est d’abord un phare d’une des capitales les plus prestigieuses au monde : Paris.

Par sa vocation, il porte et véhicule un regard sur des civilisations parmi les plus anciennes de la planète. Mieux encore, il en offre au public l’exposition des objets les plus emblématiques. En ce sens, il y a quelque chose d’unique au Musée du Quai Branly.

Qui aurait imaginé qu’un enfant du pays en soit à la tête ? Sans passe-droit, sans piston, comme on dit. Juste pour sa compétence, sa connaissance, sa sensibilité à ces arts si particulier. Qui l’aurait imaginé ? Peut être pas les Calédoniens -nul n’est prophète en son pays-, mais, à coup sûr, les responsables qui cherchaient l’oiseau rare capable d’assurer la présidence de l’établissement.

Cet oiseau rare, finalement, c’est un cagou. Félicitations encore, Emmanuel.

Un très beau parcours
Adjoint au directeur du département du patrimoine et des collections et Responsable de la coordination scientifique du musée du quai Branly depuis 2014, Emmanuel Kasarhérou est l’ancien directeur du musée territorial de Nouvelle-Calédonie, de l’agence pour le développement de la culture kanak (ADCK) et du Centre Culturel Jean-Marie Tjibaou à Nouméa, sa ville natale. Il a été co-commissaire de l’exposition «Kanak, l’art est une parole» présentée au musée du quai Branly – Jacques Chirac en 2014 et à l’origine avec Roger Boulay, ethnologue, spécialiste de la culture océanienne de l’Inventaire des objets dispersés du patrimoine kanak, (actuellement 17 000 objets recensés dans 110 musées internationaux)