
Après les demandes de renvoi du Haut-Commissaire et du Général pour de prétendus manquements aux règles sanitaires liées au Covid, le FLNKS enchaîne sur une soi-disant disparition de la collégialité au gouvernement. Prétextes pour faire monter la tension ? Préparation pour quelque initiative ? Les faits contredisent les accusations.
LA COLLÉGIALITÉ, UN EXERCICE PERMANENT POUR THIERRY SANTA
Il s’y était engagé dès le début de son mandat : Thierry Santa veut faire de la collégialité une des règles de fonctionnement de son gouvernement. Pour le FLNKS, il a failli. « « La collégialité, qui a été pourtant la pierre angulaire du discours de politique générale du président Santa, a volé en éclats » a récemment affirmé, sans rire, le porte parole du Palika.
Or, pendant la crise du Covid, et encore aujourd’hui, la collégialité s’est exercée de manière permanente, ainsi que l’a rappelé le président du gouvernement face à la presse hier après midi. Et même au delà.
Et c’est vrai que faire moins, en la matière, paraît difficile : au plus fort de la crise, réunion de collégialité tous les jours à 16h30, précédée d’une réunion quotidienne inter-institutions incluant le Congrès et le Sénat Coutumier, et suivie d’une réunion du « bureau » du gouvernement avec le Haut-Commissaire ! On ne voit pas, dans ces conditions, comment il est possible d’affirmer que que la collégialité « ait volé en éclat ».
RAPATRIEMENTS : LE VICE-PRÉSIDENT INDÉPENDANTISTE À LA MANOEUVRE
Au delà de ces réunions de concertation, chaque membre du gouvernement a exercé ses prérogatives. Or il se trouve que le Vice-Président du gouvernement, indépendantiste, Vice-président de l’Union Calédonienne, est chargé du secteur aérien. En outre, il préside l’Agence pour la Desserte Aérienne de la Nouvelle-Calédonie. C’est donc lui qui a la haute main sur les opérations de rapatriement des Calédoniens, notamment. Difficile de prétendre que les indépendantistes ont été mis hors jeu pendant la crise sanitaire.
LA COLLÉGIALITÉ N’EST PAS LE CONSENSUS À TOUT PRIX
Il existe, dans le terme de collégialité, une perversion de vocabulaire. Pour certains dirigeants indépendantistes, la collégialité n’est effective que si la décision va dans leur sens. Or la collégialité -et le gouvernement de Nouvelle-Calédonie est l’une des centaines de milliers d’assemblées collégiales dans le monde- c’est un partage d’information, éventuellement, une négociation, et la recherche d’un consensus. Pas un processus de décision.
La décision est unanime, lorsque tout le monde est d’accord. Elle est prise à la majorité en cas de désaccord. C’est la règle, y compris dans le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
PRÉTEXTE OU …
A l’évidence, les accusations ayant pour cible le président du gouvernement, sont un prétexte. Elles s’inscrivent dans la montée de tensions voulue notamment par le président de l’Union Calédonienne avec pour objectif une mise en condition pour le référendum, ou même, « l’instabilisation » de l’institution.
Samedi, il sera à nouveau question de la position des membres du parti au sein du gouvernement. Pression, ou tentation du chaos ?