MUNICIPALES : LA BATAILLE DE LA FOA

C’est donc le 28 juin qu’aura lieu la bataille de La Foa, un second tour de scrutin municipal symboliquement crucial pour Calédonie Ensemble, en général, et Philippe Gomes en particulier. Un défi que lui a lancé, et en grande partie relevé, un de ses principaux lieutenants d’il y a tout juste un an, Nicolas Metzdorf. Un défi également relevé, au travers de Lionnel Brinon, par Sonia Backes, adversaire honnie du patron de Calédonie Ensemble. La Foa, la victoire ou la chute.

UNE UNION POUR LA FOA
Après que la liste de Marielle Keletaona, affaiblie par des divisions multiples depuis les dernières provinciales, ait mordu une première fois la poussière en mars dernier, ses deux principaux adversaires ont décidé de faire cause commune.

Nicolas Metzdorf et Lionnel Brinon sont en effet parvenus à un accord, et ont fusionné leurs listes pour n’en faire qu’un seule et commune : la liste d’Union pour La Foa. « Nos programmes respectifs étaient proches« , indiquent les deux alliés réunis d’ailleurs depuis décembre dernier au sein du Front Loyaliste en vue du référendum.

Mais surtout, en dépit de certaines réticences de colistiers, comme de supporters, l’addition des voix est une assurance plus grande qu’un affrontement chacun pour soi. Elémentaire.

L’IRONIE DE CALÉDONIE ENSEMBLE
Comment les adversaires d’hier peuvent-ils faire aujourd’hui cause commune ? C’est le commentaire ironique qu’exprime la tête de liste de Calédonie ensemble sur l’accord Générations NC et l’Avenir en Confiance. Ironique et teinté d’amertume.

Car en effet, si la politique n’est jamais un calcul arithmétique exact dans lequel 1+1 font 2, les forces en présence ne laissent qu’une mince chance à la possibilité que le parti de Philippe Gomes conserve son fief. Un fief pour lequel, en son temps, Jacques Lafleur avait adoubé cet « étranger » au village, et qui devait brillamment réussir dans sa difficile tâche de maire. Il y a plus de 30 ans, déjà.

LA BOUCLE SYMBOLIQUEMENT BOUCLÉE ?
Depuis, l’eau a coulé sous la passerelle Marguerite. Pour l’Histoire, c’est en 2004 à la Foa, où le même Jacques Lafleur avait rassemblé 10.000 personnes -qui n’ont ensuite pas toutes voté pour lui- dans le plus grand meeting jamais organisé par un parti politique calédonien (celui de 30.000 personnes au vélodrome Georges Brunelet se déroulait pendant les événements, hors campagne électorale), c’est à La Foa, donc, que le leader du RPCR avait constaté que son ancien « poulain » l’avait abandonné. Pour fonder l’Avenir … Ensemble.

Aujourd’hui, Calédonie Ensemble est un parti affaibli. Mais avec ses quelques élus au Congrès son élu au gouvernement, et l’absence de majorité dans les deux institutions, il conserve quelques moyens d’action. « De nuisance« , disent ses adversaire. Une majorité au Congrès qui fluctue, une majorité au gouvernement qui se transforme …

Mais pour l’heure, point de supputations, l’enjeu, c’est la Foa. Et en politique, le résultat d’une élection n’est jamais proclamé avant le scrutin : il l’est à l’issue des votes.

Cependant, ironie, cette fois, de l’Histoire : si le 28 juin, la liste portant les couleurs de Philippe Gomes est défaite, la boucle, pour lui,  commencera symboliquement à être bouclée là où elle a commencé. À la Foa.

Résultat du premier tour des municipales 2020