Dans une lettre courtoise mais ferme, Sonia Backes a adressé une réponse à Daniel Goa, le président de l’UC qui réclame le renvoi du Haut Commissaire et du général, et fustige notamment la présidente de la province Sud et le président du gouvernement.
Estimant que le président de l’Union Calédonienne se livre « à une entreprise de déstabilisation à quelques semaines du référendum« , elle conteste un à un l’ensemble de ses arguments et de ses accusations.
» D’abord vous indiquez dans votre lettre ouverte que « tous les cas sont exogènes et venus de métropole ». C’est faux, le cas le plus durement touché était une femme kanak de retour du Moyen-Orient… » … »Ensuite vous parlez de « génocide » de l’Etat… Quel génocide ? Quels morts ?« … « Vous feignez ensuite la surprise en évoquant, outragé, l’arrivée des 62 militaires avant-hier. Rien de secret dans cette arrivée puisqu’elle est prévue depuis des semaines et validée par le vice-président du gouvernement, membre de votre parti politique, car leur arrivée respecte toutes les normes sanitaires fixées par la DASS (21jours de quarantaine stricte et test effectué à l’issue). »
L’Etat accusé de partialité ? » Votre courrier est donc un tissu de mensonges mais vous le savez bien. Cette lettre ouverte n’a vocation qu’à une chose, et nous le savons vous et moi : faire paniquer l’Etat à l’idée que la communauté internationale puisse imaginer qu’il n’est pas neutre dans le processus d’autodétermination. »
Aller sur le terrain ? » Nous avons nous aussi, et vous le savez bien, la capacité de le faire. Mais nous avons fait le choix de respecter la parole de Jacques Lafleur et de Jean-Marie Tjibaou, et de respecter les engagements qu’ils ont pris. D’aller au bout du processus de l’Accord de Nouméa quelles que soient les difficultés que nous rencontrons sur ce chemin ».
Le prochain référendum ? … » nous avons gagné le premier référendum. Et nous avons bien l’intention de gagner le deuxième. »
L’enjeu de ce scrutin, pour l’Avenir en Confiance ? Voter Non , « pas pour un haut-commissaire ou un Premier ministre« , mais pour la France, et pour une certaine idée de la société calédonienne de demain :
« Une société calédonienne où il n’y a pas une ethnie au-dessus des autres. Où nous sommes tous égaux, en droits et en devoirs.
Une société où chacun, grâce à l’Education, a les mêmes chances de réussir.
Une société qui protège les plus fragiles.
Une société ouverte sur le monde où le racisme n’a pas sa place.
Une société où la justice est la même pour tous. Que l’on soit chef ou sujet. Puissant ou misérable.
Une société où chacun se respecte et respecte les autres. »
Et Sonia Backes de conclure : « ce ne sont pas vos menaces et coups de menton qui nous feront dévier. On ne gouverne pas par la peur. On gouverne en respectant le peuple et sa volonté. C’est le principe même de la démocratie ».
Virginie Ruffenach, présidente du groupe « Avenir en Confiance » au Congrès, répond également à Daniel Goa, de même que Nicolas Metzdorf, leader de Générations NC. Pour les deux responsables politiques, la lettre ouverte du président de l’Union Calédonienne est une manœuvre politique qui s’inscrit dans la période précédant le référendum.

