RIFIFI SUR LA CHLOROQUINE EN POLYNÉSIE : LE CONSEIL DE L’ORDRE VEUT LE médicament

TAHITI INFOS

Lors du Conseil des Ministres du 8 avril dernier, le gouvernement polynésien avait pris un arrêté « encadrant strictement » la prescription par les médecins et la dispensation par les officines de pharmacie « des spécialités pharmaceutiques Plaquenil, Nivaquine, Kaletra ainsi que les préparations à base d’hydroxychloroquine, de chloroquine ou à base de l’association lopinavir/ritonavir ».

Le gouvernement indiquait « constater une augmentation de la prescription de ces médicaments par des médecins libéraux et de leur dispensation par des pharmacies, au de la du nombre de prescriptions nécessaires pour le traitement des patients dans les indications autorisées pour leur mise sur le marché »

Le président du conseil de l’ordre des médecins de la Polynésie française, le docteur Raymond Bagnis, a réagi vigoureusement dans un communiqué diffusé samedi dernier. Il répond à cette mesure en rappelant que l’ordre des médecins considère qu’ « aucune contrainte politique, administrative ou organisationnelle, ne peut imposer à un médecin des critères de prise en charge prédéterminés par d’autres acteurs ».

C’est une volte face du Conseil de l’Ordre. En effet, un mois plus tôt, il avait considéré que c’était « une faute » de prescrire la chloroquine.

Mais, précise le docteur Nedim Al Wardi, Vice-président du Conseil, « Nous revenons là-dessus, ça ne l’est pas. D’autant plus qu’aujourd’hui, le journal officiel autorise la prescription à l’hôpital et nous disons donc à ces médecins hospitaliers qu’ils ne sont pas en faute s’ils prescrivent ce médicament. Si, plus tard, grâce à l’avancée des recherches, les médecins de ville obtiennent aussi le droit de le prescrire, ils pourront également le faire”.

Et de poursuivre : «  “On ne sait pas encore si la chloroquine guérit ou pas” : “Mais il y a une chose sur laquelle nous sommes tous d’accord, c’est que cela négative les résultats au bout de dix jours dans 90% des cas. Ce qui veut dire que ça peut également avoir un intérêt dans le cadre du déconfinement. Quand on sait que des patients peuvent être porteurs au bout de trois semaines, cela signifie que l’on aura beaucoup de mal à sortir du confinement. Si jamais nous avons un jour l’autorisation de prescription de ce médicament pour les médecins de ville, cela restera encadré par des règles strictes car nous avons vu des prescriptions faites en dehors de tout prélèvement ou de manière préventive et cela n’est pas acceptable. Si l’on veut suivre ce que fait le Professeur Raoult, il faut aller jusqu’au bout. Il le dit bien : les gens doivent être contaminés et présenter des symptômes pour bénéficier d’un tel traitement. Ce sont des règles qui devront être bien suivies. Pour pouvoir autoriser la prescription chez les médecins de ville, il faudra que nous ayons la possibilité d’avoir des prélèvements massifs, c’est ce qui nous manque actuellement.”

(D’après Tahiti Infos)