
Air Calédonie International comme le Médipôle sont deux équipements de la Nouvelle-Calédonie qui ont leurs soutiens et leurs détracteurs. Les critiques étaient-elles injustifiées ? Chacun est libre d’apporter sa propre réponse.
Mais en cette période de crise sans précédent, l’essentiel est naturellement mis en relief : heureusement que ces outils sont à la disposition de la Nouvelle-Calédonie !
Ainsi, s’il avait fallu demander aux autres compagnies aériennes de rapatrier nos ressortissants, l’auraient-elles fait ? Certainement pas. On a vu que chaque Etat se préoccupe uniquement de ce qui relève de l’intérêt national.
S’il avait fallu demander aux autres compagnies aériennes d’acheminer régulièrement le cargo, notamment entre la métropole et la Calédonie, pour les médicaments notamment, qui l’aurait accepté ? On aurait pu, peut être, solliciter Air France. Mais avec quelle flexibilité et à quel coût ?
Quant aux évacuations sanitaires lourdes, elles pourraient être mises en oeuvre par d’autres transporteurs, privés notamment, vers Sydney. Mais vers Paris ?
Pour ce qui est du Médipôle, la question est encore plus centrale. Quel Calédonien, aujourd’hui, pourrait se retrancher derrière le coût de cet équipement, alors que la qualité du plateau hospitalier et des équipes de spécialistes sont, pour tous, un gage de sécurité sanitaire ?
Les crises sont des révélateurs. Créer une compagnie aérienne internationale long courrier, investir 60 milliards pour construire un hôpital ultra-moderne, cela correspondait, au temps de ces décisions, à un grand changement. « Les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité, et ils ne voient la nécessité que dans la crise« , avait dit Jean Monnet.