

Bien entendu, les loyalistes seront libres d’arborer le drapeau tricolore et décliner le bleu-blanc-rouge sous toutes ses formes pendant la campagne référendaire, mais le pourront-ils, lors ou dans les séquences officielles. La question posée par l’Etat au Congrès concerne en effet les documents officiels de campagne, notamment les affiches, les brochures officielles les professions de foi et la campagne télévisée. En cause, l’article 27 du code électoral qui s’applique aux élections “normales”. Mais le référendum n’est pas une élection “normale” : il s’agit, pour les électeurs, de choisir entre Kanaky et la France.
CLIVAGE IRRÉDUCTIBLE
Le débat à confirmé un clivage irréductible entre loyalistes et indépendantistes, les indépendantistes déniant à leur adversaires une campagne “à la loyale” : drapeau de Kanaky, pour ceux qui veulent que la Calédonie devienne Kanaky souveraine, drapeau de la France pour ceux qui veulent que la Calédonie choisisse la France.
Chacun, avec ses arguments, n’a convaincu que son propre camp.
ARBITRE : L’ÉVEIL OCÉANIEN
Au Congrès, puisqu’aucun des deux camps ne dispose de la majorité, c’est l’Eveil Océanien qui doit choisir le sien pour faire pencher la décision dans un sens ou dans l’autre.
Sur la question de l’utilisation du drapeau tricolore pour les documents et interventions officielles, son choix annoncé en séance a été celui de l’abstention. En clair, c’est donc les indépendantistes qui sont, dans ce cas, majoritaires.
PAS DE MAJORITÉ POUR LE DRAPEAU NATIONAL
Pour le mouvement “océanien”, c’est probablement la marque que comme l’Union Océanienne en 1989, il est davantage un regroupement communautaire qu’un parti politique. Aucun parti politique ne peut, en effet, être absent d’un débat aussi fondamental que celui de l’indépendance ou du maintien au sein de la République pour la Nouvelle-Calédonie.
Quant à l’utilisation ou non du drapeau national, il apparaît donc qu’une majorité du Congrès n’y est pas favorable. Le débat a été ajourné à la suite du vote d’une motion préjudicielle avec, cette fois, une voix de l’EO. Histoire, peut être, de ménager un peu la chèvre et le chou.
DÉBAT AJOURNÉ MAIS DÉCISION À PARIS
Ce sera donc un vote plus tard, ou peut être jamais.
De toute façon, la Calédonie n’étant pas indépendante, la décision relève de l’Etat qui a fait valoir une fragilité juridique possible si l’égalité de drapeaux n’était pas respectée entre les deux tenants d’une réponse au référendum.