La situation du nickel fondée sur la richesse minière du territoire et son expansion métallurgique, et le développement possible du numérique mis à l’ordre du jour par la compétition entre le cable défendu par l’OPT et la proposition d’une société privée, mettent en exergue les enjeux nouveaux qui s’offrent à la Nouvelle-Calédonie.
Serait-ce une sorte de conflit entre le nouveau monde et l’ancien monde économique ?
Pas tout à fait.
A l’évidence, et pour employer un mot très à la mode, en matière de développement économique, la Calédonie entre dans un nouveau paradigme.
De tout temps, et aussi loin que remonte l’arrivée du monde occidental sur l’île, le minerai de nickel a dicté la croissance ou la récession. Dans l’histoire contemporaine, la crise de 1973, la période de construction de nouvelles usines et d’extension de Doniambo dans les années 2000, puis la récession à partir de la fin des années 2000, ont marqué d’une empreinte forte la situation économique et sociale locale.
Aujourd’hui, la dépréciation de l’usine « du Sud » par la maison mère de Vale, ne fait qu’ajouter aux difficultés de la SLN et au scepticisme de Glencore sur l’avenir de Koniambo.
Bien sûr, le nickel demeure un socle essentiel de notre économie. Mais les réserves connues de saprolite sont de 50 millions de tonnes, et celles de latérites, de 500 millions.
Le tourisme pourrait être une vraie richesse de la Nouvelle-Calédonie, un secteur créateur de nouveaux emplois et très rémunérateur. Malheureusement, cette pépite est depuis une quinzaine d’années, massacrée par des décisions contre-productives quand elles ne sont pas stupides.
Ce sont évidemment les nouvelles technologies qui font une apparition remarquable dans le paysage calédonien. La « smart city », ville intelligente, est en progrès. Les relations entre individus, collectivités, acteurs économiques ont été bouleversées par Internet. La vie quotidienne commence à l’être. Demain, les caisses automatiques seront dans les magasins, et après demain, la voiture sera électrique et autonome.
La combinaison des trois pourrait faire de la Calédonie un territoire en croissance, à condition, évidemment, de poursuivre le chemin de sortie de ce qui a paru être l’économie la plus bête du monde.
Ainsi, la compétition sur le cable suggère un enjeu qui va bien au delà du transport de signaux par la fibre optique. Elle porte la croissance future, la transformation de la société calédonienne, l’entrée de la Calédonie de plain-pied dans le 3ème millénaire.