Alors que le nouveau conseil d’Enercal vient de décider un soutien tarifaire d’électricité à la SLN qui peut se monter jusqu’à 1 milliard en cas de cours inférieur à 7,5$ la livre, la société française salue l’effort tout en faisant la fine bouche : « pas suffisant ». Il s’agit pourtant d’un soutien important après celui des autorisations d’exportation de minerai, et qui fait suite aux années pendant lesquelles la « vieille dame » était l’objet de toutes les attaques. On se souvient en effet de la volonté de Calédonie Ensemble de prendre 51% du capital de la société, ou des déclarations de Daniel Goa sur le « pillage » du patrimoine minier par la SLN. Equilibre.
LES DIFFICULTÉS SONT GÉNÉRALES – Le sauvetage de la SLN est vital pour l’économie de la Nouvelle-Calédonie et l’emploi dans la province Sud. En interne, des efforts de productivité ont été consentis par le personnel, et ils se poursuivent. En matière financière, un prêt d’une soixantaine de milliards a été garanti par l’Etat. Et puis, il y a quelques mois, le territoire avait enfin accordé une autorisation d’exportation de minerai à basse teneur de quelques 4 millions de tonnes par an pendant 10 ans. Cette dernière mesure ouvre une importante rentrée de cash pour le métallurgiste.
Ces efforts sont consentis dans un contexte économique et social dégradé pour la Nouvelle-Calédonie. Comptes sociaux en situation de faillite, coupes drastiques dans les finances publiques, secteurs économiques en difficulté : tout le territoire est touché par la crise.
SOUTENIR LA SLN SANS PÉNALISER LES AUTRES
La mesure de soutien supplémentaire adoptée par le conseil d’administration d’Enercal, obtenue d’ailleurs de haute lutte puisque l’ancien conseil y aurait probablement été hostile, tient compte de 3 impératifs : apporter un soutien tarifaire à la SLN, ne pas mettre en difficulté l’emploi au sein d’Enercal, et enfin, ne pas imposer d’augmentation du coût de l’électricité aux Calédoniens.
Les comptes d’Enercal, d’ailleurs, extrêmement contraints, doivent également être suivis avec attention.
C’est dans ces conditions d’équilibre que la Nouvelle-Calédonie -le déficit d’Enercal devrait, le cas échéant, être comblé par la collectivité- a cautionné la mesure en faveur de la SLN.
Pas suffisant ? Au cours actuel du métal, et donc du minerai exporté ? Eramet et la SLN, dont le directeur général était autrefois plus important que le « gouverneur », nous ont habitué à cette rhétorique. Comme dirait l’autre, « SLN jamais fini content« .