24 SEPTEMBRE DANS UNE RELATIVE INDIFFÉRENCE

C’était autrefois une grande fête populaire : le 24 septembre était la date anniversaire de la « prise de possession » de la Nouvelle-Calédonie par la France impériale. Cette date restera.

Et puis, en 1975, la première revendication d’indépendance formulée par le FULK de Yann Celene Uregei, suivie par une seconde réunion revendicative à La Conception par un collectif regroupant partis politiques et « groupes de pression », ont scindé la fête en deux : un deuil pour ceux se présentant comme les représentants du « peuple colonisé », et une célébration patriotique pour ceux se réjouissant de l’inclusion de la Nouvelle-Calédonie dans la République.

En 2004, après l’adoption des termes de la « citoyenneté de Nouvelle-Calédonie » dans la Loi Organique de 1999, le gouvernement a instauré « La Fête de la Citoyenneté » le 24 septembre.

Faisant d’abord plutôt consensus, et notamment autour de la construction du Mwa Kaa, cette fête est devenue en même temps une parade communautaire, et un forum indépendantiste kanak. Hier, « quelques centaines » de personnes se pressaient au Centre Tjibaou, « quelques centaines » à la baie de la Moselle.

Ces célébrations, auxquelles s’ajoutent plusieurs dépôts de gerbe, illustrent à elles seules le clivage profond de la société calédonienne, et le virage incantatoire du Destin Commun.

Cette date, qui cette année a été l’occasion d’un long week end pour beaucoup, est davantage consacrée aux loisirs et aux occupations d’un jour férié. Un de plus pourrait-on dire.

Dans cette indifférence quasi générale, où la télévision, les radios  et la presse rappellent tout de même le pourquoi du comment, les gendarmes sont restés mobilisés à Moindou pour « éviter tout débordement » dans un différend entre deux clans qui semblait se régler dans le calme.

C’est tout dire.