Au lendemain des élections provinciales qui ont sanctionné une politique économique et sociale désastreuse menée pendant 5 ans, la majorité l’ayant conduite est toujours en place. C’est ce qu’a démontré la difficulté, pour le gouvernement, à présenter le projet de budget supplémentaire. Plus préoccupant, cette même majorité demeure au Congrès. Ne pas réformer la politique qui a conduit la Calédonie dans la situation de doute et de désastre économique et sociale dont elle est victime aujourd’hui sera mortifère. Et comme au Venezuela, les victimes de la crise sont toujours les plus humbles.
LA RÉVISION DE LA MÉTHODE ET DES ACTIONS S’IMPOSE
Pratiquement toutes les décisions prises par l’ancien gouvernement visant à relancer la consommation se sont soldées par un échec. Certes, quelques articles du « panier de la ménagère » ont sensiblement baissé. Chacun se souvient du fameux épisode sur la purée Mousseline. Mais d’une manière générale, la baisse annoncée, de 10 à 30%, du coût de la vie n’a pas eu lieu. Au contraire, les outils mis en place ont paru, soit provoquer l’effet contraire, soit désorganiser les entreprises. La révision de la méthode et des actions s’impose donc.
IL FAUT STOPPER L’EFFONDREMENT DES ENTREPRISES
L’économie comme les recettes publiques et la santé des comptes sociaux reposent sur la bonne santé des entreprises. En effet, des entreprises qui embauchent et qui font des bénéfices génèrent des cotisations sociales et des recettes fiscales. Il est donc impératif de stopper les fermetures d’entreprises, et l’asphyxie de celles qui subsistent.
Dans ce mouvement salvateur, 3 facteurs sont fondamentaux : la confiance dans l’avenir des entreprises, leur cadre fiscal et social, le dynamisme de la consommation.
SAUVER LA SLN EST UN IMPÉRATIF
Face à la « doctrine nickel » de la province Nord qui n’a que la réussite des filiales de la SMSP et l’appropriation des domaines miniers comme objectif, la SLN est devenue, ces dernières années, une « cible » des souverainistes.
Accusée de « pillage », pressée -mais la pression s’est quelque peu dégonflée avec ses résultats négatifs- de céder la majorité du capital à la puissance publique, gênée dans son « plan compétitivité » par des grèves orientées, financièrement exsangue, la Société le Nickel est sur la voie du redressement. Les efforts de ses salariés, l’autorisation d’exporter du minerai pauvre non traitable localement, et enfin le redressement des cours en sont la cause. Reste le coût de l’énergie, dossier sur lequel quelques résistances sont apparues.
Le risque demeure cependant que l’ancienne majorité, toujours en place au gouvernement et au Congrès, contraigne les conditions d’exportation de la SLN au nom de la « doctrine nickel » …
LA CATASTROPHE POSSIBLE DES COMPTES SOCIAUX
Si les difficultés des comptes sociaux ont pour l’instant fait des victimes … silencieuses, l’effondrement risque de devenir visible à court terme.
Déjà, le nombre de services fermés au Médipôle devrait interroger fortement sur un certain nombre de conditions financières et statutaires dont souffre la structure. Mais surtout, les déficits des différents régimes de la Cafat autant que sa gestion discutable vont aggraver les incidents de paiement des professions de santé. Les victimes risquent alors de ne plus choisir le silence.
CHANGER LA MÉTHODE POUR RENDRE ACCEPTABLE LE COÛT DE LA VIE
La vie est chère en Nouvelle-Calédonie. Et cela n’a pas beaucoup changé depuis 5 ans.
Pourtant, le combat pour réduire le coût de la vie demeure plus que jamais une des priorités. A l’évidence, c’est la méthode qu’il faut changer, à mi-chemin entre les mesures d’autorité et les vertus de la concurrence.
Mais désormais, l’approvisionnement du territoire, le transport de ces approvisionnements, les coûts des plates-formes portuaire et aéroportuaire doivent être intégrés dans la problématique générale du coût des produit de consommation.
LE MAUVAIS EXEMPLE DU VÉNÉZUELA … PREMIER PRODUCTEUR MONDIAL DE PÉTROLE DEVANT L’ARABIE SAOUDITE
Insidieusement, les critères de l’économie moderne sont de plus en plus combattus par des arguments rappelant furieusement les affres du régime marxiste de feu Hugo Chavez. Dans ce pays ravagé par une crise économique, sociale et politique, les entreprises y ont été mises au ban, les profits, vilipendés, et les produits de consommation et médicaux ont disparu.
On voit ainsi, en Nouvelle-Calédonie, le remboursement d’une dette de la collectivité aux entreprises -les fameux 4 milliards de remboursement de « trop perçu » des droits d’importation- devenir … un cadeau aux entreprises ! Et même un collectif s’arroger le droit de se servir gratuitement dans une grande surface.
On sait ce qu’a engendré le populisme d’Hugo Chavez : la faillite du plus gros producteur de pétrole au monde, et le malheur de toute une population.
La Calédonie, encore éloignée de ce schéma terrifiant, en a-t-elle pris le chemin ?