Le nouveau président du gouvernement se livrait, hier matin devant les membres du Congrès, à un exercice difficile. Le discours de politique générale, prononcé en conformité avec la loi Organique, devait en effet prendre en compte tout à la fois le respect de la collégialité, et les engagements de campagne électorale. Prestation plutôt bien réussie.
CE GOUVERNEMENT SI PARTICULIER
Le chef de l’Exécutif calédonien se trouve, en effet, dans une position singulière. Le gouvernement est composé de membres d’opinions politiques divergentes, ou radicalement différentes. De surcroît, l’Avenir en Confiance, dont est issu Thierry Santa, n’y possède pas la majorité. Un véritable casse-tête.
RESPECTER LES “MINISTRES” EN CHARGE DES SECTEURS
Première obligation pour que la “DPG” soit un document partagé par l’ensemble des membres du gouvernement : respecter les orientations souhaitées par chacun.
Mais pour que ces orientations ne soient pas en contradiction avec celles que Thierry Santa s’est engagé à défendre, il a donc fallu “adapter” le discours vers une orientation partagée.
Aucun membre du gouvernement ne s’étant déclaré hostile aux propos de leur président, l’exercice politique semble réussi. D’ailleurs, à l’exclusion des propos acerbes du représentant de Calédonie Ensemble, la déclaration a été plutôt bien accueillie par les groupes politiques.
IMPULSER DES ENGAGEMENTS DE L’AVENIR EN CONFIANCE
Si l’avenir de la jeunesse a été le fil conducteur du discours, -un sujet par essence consensuel-, les préoccupations du plus grand nombre ont été traitées sous le prisme de l’Avenir en Confiance : sécurité, mesures concrètes annoncées en matière de relance économique, mesures concrètes pour le rétablissement de l’équilibre des comptes sociaux.
LE DÉTAIL À VENIR
Certes, le président du gouvernement s’est attaché à balayer l’ensemble des secteurs de ses collègues, selon les notes que ceux-ci lui avaient fait remonter comme le veut la règle. Il s’est donc agi des routes -construction de la deux voies jusqu’à Tontouta-, du Port Autonome -construction d’un véritable terminal de croisière en grande rade-, de la santé -mise en oeuvre des recommandations de l’Igas inscrites dans le Plan Do Kamo- ou encore de la jeunesse.
Il a évidemment annoncé une “loi de relance économique”, évoqué la simplification de la TGC, la stabilisation fiscale, la simplification des procédures ou encore un grand emprunt auprès de l’Etat pour le lancement de grands chantiers.
Mais le détail, naturellement, reste à venir. Ne serait-ce que parce que l’absence de majorité en sa faveur au sein du gouvernement comme au sein du Congrès l’incite aussi à une certaine retenue.
LE LONG CHEMIN QUI RESTE À FAIRE
On connaît les programmes des partis politiques. Ils ont été largement exposés lors de la récente campagne électorale. Le résultat des élections est connu. Il a donné des majorités dans les provinces, mais aucune majorité au gouvernement et au Congrès.
Dans les chiffres, il est même possible de constater que les anciennes “majorités d’idées” demeurent : celles constituées, notamment dans le domaine économique, par Calédonie Ensemble et les indépendantistes.
Dans ces conditions, réformer ne sera pas aisé. Le terme est même un peu faible.
Dans la Déclaration de Politique Générale, il faut donc chercher les sujets qui font consensus. Ou au moins, ceux qui seraient susceptibles de recueillir une majorité au gouvernement et au Congrès.
Le chemin qui reste à faire sera long.