GOUVERNEMENT : CONFLIT SUR LE BUDGET 2019

La Nouvelle-Calédonie n’est pas que le « pays du non-dit ». C’est aussi le royaume des équivoques. Le chef d’œuvre du genre est évidemment le préambule de l’Accord de Nouméa qui a plongé le territoire entier dans un équivoque qui dure encore. Au gouvernement, c’est le terme « collégialité » qui est devenu équivoque. La collégialité serait censée gommer les différences, et aboutir à se mettre d’accord sur tout. Notamment au profit des minorités. Telle n’est pas la collégialité. En cas de désaccord, c’est une majorité qui décide. Encore faut-il qu’existe une majorité …

LES OPPOSITIONS EN MATIÈRE BUDGÉTAIRE
Pendant 5 ans, le gouvernement a pris l’essentiel des décisions visiblement contestées par un grand nombre d’électeurs en s’appuyant sur une majorité souvent composée avec les indépendantistes. Il en a été ainsi pour le projet de budget 2019.

Or ce projet a été mis en cause par le groupe le plus important au gouvernement, celui de l’Avenir en Confiance. A défaut d’exister alors, ses composantes avaient contesté la sincérité du projet présenté alors par Philippe Germain.

LE FAMEUX RAPPORT SYNDEX
Ce budget, finalement voté par une majorité Calédonie Ensemble-indépendantistes au Congrès, repose sur une étude menée par le fameux conseil Syndex, et dont les prévisions étaient assez farfelues.

Contrairement au groupe d’experts locaux, réunis dans un comité dénommé « Amédée », Syndex a présenté une situation économique de la Calédonie en forte croissance. Au moins le double de la croissance nationale !

Ont suivi naturellement des prévisions de recettes fiscales à la hausse, tout comme évidemment les dépenses, y compris les dépenses de répartition au profit des communes et des établissements publics.

LA DURE RÉALITÉ
L’exécution du budget a ramené tout le monde à la dure réalité des chiffres : rentrées fiscales en baisse par rapport aux prévisions démesurément optimistes, allocations excessives inscrites au budget de répartition. Aujourd’hui l’équipe en place, doit faire face à de sérieuses difficultés.

Christopher Gyges et Yoann Lecourieux, respectivement en charge de l’économie et du budget, se sont donc bornés à rappeler les responsabilités de chacun dans cette situation, histoire que les électeurs n’oublient pas trop vite …

PHILIPPE GERMAIN EN POSITION DIFFICILE
L’ancien président a tenu, évidemment, à défendre son bilan. Tâche difficile, avec des résultats qui ne sont pas étrangers au score catastrophe de Calédonie Ensemble aux dernières élections provinciales.

Pourtant, la note de présentation du projet de budget, en décembre 2018, va certainement rappeler les perspectives tracées pour 2019 par la majorité d’alors. Tandis que celle du comité Amédée, rapidement enterrée, va probablement refaire surface. De ces documents jaillira la vérité …