CHRONOLOGIE
C’est en effet, sur un message posté à 22h02 que Philippe Germain annonce : “J’ai décidé de prendre mes responsabilités pour débloquer, dès demain matin, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en votant pour Thierry Santa à la présidence“.
Ce n’est qu’à 22h27 que Calédonie Ensemble, dans un long communiqué, expose ses griefs à l’encontre de l’Avenir en Confiance, pour finalement conclure que ” Dès lors, et même si nous avons été exclus de toutes responsabilités à la province sud et au congrès, nous avons décidé de prendre nos responsabilités afin de permettre au gouvernement d’entrer en fonction. Dans ce cadre, nous voterons pour le candidat non indépendantiste à la présidence du gouvernement“.
Officiellement, tout baigne …
“J’AI DÉCIDÉ”
Cependant, sans tirer de conclusions incongrues, deux “détails” méritent d’être relevés.
Le premier est la chronologie des posts sur Facebook. S’agissant d’une décision hautement politique, il aurait été naturel qu’un seul communiqué du parti fasse part au public de la décision de voter, le lendemain, pour Thierry Santa. Or, c’est Philippe Germain qui a “dégainé” le premier.
Le second est le ton que prend l’ancien président du gouvernement calédonien. “J’AI décidé” puis “de prendre MES responsabilités“. Il n’aurait pas été anormal que dans le même tempo que le communiqué de son parti politique, Philippe Germain annonce par exemple : “En accord avec les instances et les militants de Calédonie Ensemble et afin de débloquer la situation au gouvernement, je voterai, demain matin, pour Thierry Santa“.
Quelles pourraient être les raisons pour lesquelles l’ancien président aurait “décidé” de son vote ?
TERRIBLES PRESSIONS PROBABLES
D’abord, incontestablement, son retour au gouvernement, puis sa responsabilité dans le blocage -c’est son vote personnel, et non un vote collectif du parti qui était en cause- l’ont soumis à de terribles pressions. Pressions d’une partie de son entourage personnel, pressions de ses amis des milieux économiques, pressions de certains partenaires sociaux, et même, pressions des simples habitants dans la rue ou dans des commerces.
UN CALÉDONIEN
Philippe Germain, en outre, fait partie d’une famille calédonienne qui n’est pas anodine. Dans le monde du cyclisme, par exemple, Clément Germain fut un pionnier issu de la graine de champion. Dans le monde industriel, la scierie Germain de Farino, et le commerce du bois à Nouméa avaient conduit à une belle réussite entrepreneuriale de cette famille calédonienne.
Vrai ou faux ? On rapporte que l’intéressé aurait, à plusieurs reprises, laissé entendre que face à des enjeux politiques, mais également économiques et sociaux, il était d’abord “Calédonien”.
LA RÉPONSE LUI APPARTIENT
Cette appréhension de la situation préoccupante de la Nouvelle-Calédonie a-t-elle pesé dans sa décision ? Tout comme la perspective de devenir l’otage des indépendantistes alors que sa vision du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France est sincère, aurait-elle pesé tout autant ?
La réponse, évidemment, lui appartient, et en particulier les raisons de son vote. Mais ce vote a bel et bien eu lieu, après un “mon cher Thierry” échangé la veille au congrès avec Thierry Santa, un détail qui n’avait pas échappé à Radio Rythme Bleu.
Et au total, les loyalistes ont bien élu un président loyaliste qui, cette fois-ci, n’est pas redevable aux indépendantistes de son élection.