RETRAITES EN CALÉDONIE : HOLD UP SUR LA CRE-IRCAFEX ?

Les réflexions du gouvernement Germain sur l’éventualité d’une désinscription de la Calédonie du Régime complémentaire Agirc-Arrco (CRE-Ircafex), et du remplacement de ce régime par un nouveau régime local avaient, en leur temps, provoqué de vives réactions. Cette fois, c’est à l’échelle nationale que se développe une inquiétude liée au projet de refonte des régimes de retraite. Pétition.

C’est l’un des plus gros chantiers du quinquennat Macron : sous la férule de Jean-Paul Delevoye, Haut commissaire chargé de la réforme des retraites, un rapport sur toutes les options transformant les 42 régimes de retraite français en un régime unique à points sera déposé en juillet prochain.

CRE-IRCAFEX CONCERNÉS
La Cafat, régime local, ne figure évidemment pas dans cette liste. Il en est de même pour la CLR. En revanche, le régime complémentaire obligatoire Agirc-Arrco est concerné, ce qui a, de sa part, suscité une réaction.

Cette réforme est une véritable révolution. Les futurs retraités bénéficieront, comme aujourd’hui, d’un système de retraite par répartition, mais ils cotiseront à un régime unique pour accumuler un certain nombre de points qui généreront les mêmes droits à pension. L’importance de la retraite dépendra ainsi de la durée de cotisation.

EN 2025
Le nouveau dispositif pourrait entrer en vigueur en 2025 ou en 2026. Il serait géré par un établissement public créé à cet effet, et chargé notamment de déterminer, chaque année, la valeur du point et ses critères d’évolution.

PLUSIEURS QUESTIONS
De nombreuses questions demeurent encore en suspens. En particulier, la prise en compte de l’intégralité de la carrière fera-t-elle baisser les retraites des salariés aux revenus modestes ? Y aura-t-il un âge légal de départ à la retraite ? Ou encore, que percevront les veuves ou les veufs ?

LES CRAINTES SUR LES EXCÉDENTS DE L’AGIRC-ARRCO
Les réserves des régimes excédentaires devraient être accueillies par le nouvel établissement public. Celles de l’Agirc-Arrco s’élèvent à 71 milliards d’euros, soit la somme gigantesque de 8 449 milliards FCFP !

Ces réserves sont destinées à garantir la pérennité du régime à l’ensemble des 22,5 millions de cotisants.

Pour le Medef et certains syndicats, le risque existe que cette somme serve à renflouer les régimes déficitaires. Ou soit « pompée » par l’Etat pour réduire les déficits publics.

PÉTITION NATIONALE
Pour s’en préserver, une pétition nationale a été lancée au nom de l’Agirc-Arrco (salariés du privé) et de la CNAVPL (professions libérales) pour « refuser catégoriquement que l’Etat s’empare des réserves du privé » et pour demander au Président de la République, à son gouvernement et à sa majorité parlementaire, de « s’engager solennellement à supprimer les régimes spéciaux du public pour garantir l’équité et la pérennité des retraites de tous les Français« .