LA SANTÉ ENTRE DANS UNE CRISE SANS PRÉCÉDENT

A la crise économique, à la crise des comptes sociaux, à la crise de la SLN, à la crise sécuritaire vient s’ajouter la crise de la santé. Elle touche toutes les professions de santé à des degrés divers, elle n’est pas totalement réglée pour la clinique de l’Ile Nou, elle est réelle au Medipole. La santé, un grand malade.

LE SPLEEN DES LIBÉRAUX
Rien de va plus pour les professionnels exerçant dans le secteur libéral. Aucune considération de la part du pouvoir politique, et pire, le sentiment d’être considérés comme de riches privilégiés. Cette classe moyenne supérieure a été touchée de plein fouet par les augmentations fiscales de 2017. Pour certains, une pénalisation pharamineuse d’une année à l’autre.

Quant aux conditions de travail, outre la question de la revalorisation des honoraires, se développe une pression tatillonne des services administratifs avec lesquels, le dialogue devient de plus en plus difficile. « On ne parle pas le même langage ! ». En revanche, question paperasse, réglementations et contrôle, « la Calédonie s’est alignée sur la métropole dans le domaine de l’emmerdement permanent« .

Résultat : les médecins métropolitains, déjà en nombre insuffisants dans l’hexagone, ne sont plus attirés par le territoire. « Certains confrères ne trouvent plus de remplaçants pour leur période de vacance« .

LES DIFFICULTÉS DU SECTEUR PUBLIC
Côté médecine en brousse, le paysage progresse vers la désertification. La chronique de la délinquance ne cesse de relater les agressions, les saccages et les vols dans des dispensaires. Pas de quoi susciter une envie de s’installer, et encore moins une vocation.

Au nouvel hôpital flambant neuf de Koné, tout ne semble pas aller comme un long fleuve tranquille. Rumeurs ou réalité ? Le sujet risque de faire une nouvelle actualité dans les semaines à venir.

QUE SE PASSE-T-IL AU MÉDIPOLE ?
L’énorme structure hospitalière de Dumbéa fait parler d’elle depuis plusieurs semaines. Postes non pourvus, problèmes de statuts des médecins hospitaliers, services en rade. La situation va-t-elle s’arranger ou s’aggraver ?

Plus les jours passent, et plus la découverte des difficultés de fonctionnement interroge. La Nouvelle-Calédonie a construit un plateau hospitalier de très grande qualité. L’organisme a recruté des personnels administratifs à la pelle. Le problème, c’est que dans un hôpital, le personnel le plus important est le personnel soignant, parmi lequel les médecins. Et donc, des « pointures », pour une structure aussi sophistiquée

Là, c’est carrément la catastrophe.

LA CALÉDONIE REBUTE DÉSORMAIS LES SPÉCIALISTES FRANÇAIS
On découvre que pour ces médecins très spécialisés, le Médipole offre une rémunération … inférieure à celle de métropole, avec en prime des gardes plus lourdes, un temps de travail largement supérieur, et une retraite sous-évaluée pour des praticiens totalisant au moins 12 ans d’études. Et dont le métier n’est rien moins que de sauver nos vies !

Dans ces conditions, les vacataires sont repartis, des médecins ont rendu leur tablier. Et on voit mal comment les super services vont être pourvus dans les conditions actuelles …

INCROYABLE IMPRÉVOYANCE
En clair, l’outil grandiose pourrait devenir un monstre.

C’est le résultat d’une imprévoyance qui s’affiche au grand jour et d’une absence de gestion pertinente du dossier. Il pose clairement la question de la compétence des responsables politiques concernés.

Pour redonner sa totale fonction à cette énorme structure, point d’autre solution que la dotation de budgets suffisants alors que les finances publiques sont en baisse. Et restera, accessoirement, à régler le dû de la Cafat. Quelques milliards …