La France a-t-elle entrepris des réformes importantes ? Oui. Certes, on en connaît les plus émergentes : celle de la SNCF, renvoyée depuis 25 ans par tous les gouvernements de gauche comme de droite, celle -partielle- du droit du travail pour donner la souplesse aux entreprises, celle du prélèvement de l’impôt sur le revenu à la source. Il faut y ajouter de multiples mesures de rationalisation et de simplification de procédures administratives et deux nouveaux chantiers : la réforme de l’assurance chômage et celle des retraites.
En Nouvelle-Calédonie, plusieurs réformes de rationalisation ont été effectuées, telles la fusion de l’Erpa et de l’Apican. La grande réforme fiscale a été l’instauration de la TGC, avec tous les couacs et les lourdeurs que les assujettis connaissent. Les autres ont été “annoncées”, y compris par le vote d’un cadre général. C’est aussi bien la santé avec Do Kamo, le “projet éducatif” ou encore le sport.
Sur ces derniers, cependant, tout reste encore à faire, puisque ces grands plans présentent, pour l’heure, la forme d’incantations, voire de vœux pieux. La lutte contre les abus d’alcool ou encore la lutte contre l’insécurité, plans dont les effets sont nuls, en sont les illustrations.
Au total, en matière de réforme, deux constats s’imposent.
Le premier, c’est que la Nouvelle-Calédonie prend soin de ne pas s’inspirer du programme de réformes Macron, dont certaines, pourtant, sont nécessaires. Les gouvernements successifs ont été pourtant prompts à effectuer du “copié-collé” avec les règles métropolitaines …
Le second, c’est qu’à force d’annonces tous azimuts, aucune réforme en profondeur n’a été lancée dans les domaines où la faillite guette le territoire. Il s’agit, en particulier, des secteurs de l’économie -où la thèse actuelle de la “compétitivité” est hors sujet-, des comptes sociaux, du tourisme, de la mine et de la métallurgie.
Au total, la Nouvelle-Calédonie semble perdue au milieu de la crise, sans feuille de route claire pour tenter d’en sortir. Et sans s’inspirer de ce qui pourrait être bon, pour elle -une fois n’est pas coutume-, de certaines réformes métropolitaines.
GB