ERAMET : RÉSULTAT POSITIF MAIS EN CHUTE DE 74% – « Etat d’urgence pour la SLN » titrent Les Echos

(L’Usine Nouvelle) – Le groupe minier et métallurgique français Eramet a publié le 20 février des résultats contrastés, avec un chiffre d’affaires en hausse de 5% porté par la hausse des cours des métaux et un résultat net positif pour la deuxième année, mais en chute de 74%. Un résultat pénalisé notamment par des défauts de qualité chez Aubert & Duval et par la contre-performance de sa branche nickel.

Lorsqu’Eramet avait rendu publics les défauts de conformité constatés sur son système de contrôle dans la production d’alliages haute performance, en décembre 2018, le groupe avait anticipé des conséquences financières significatives, chiffrées alors « au-dessus de 25 millions ». La provision pour y remédier est finalement portée à 65 millions d’euros, et s’ajoute à la dépréciation passée sur Aubert & Duval au premier semestre (200 millions d’euros).

Cette charge exceptionnelle, qui a pesé lourdement sur les résultats 2018, n’est que partiellement compensée par un résultat positif pour la branche de 147 millions d’euros, qui comprend la cession de Guilin, son usine chinoise d’alliages de manganèse. A la fin du premier semestre, Christel Bories reconnaissait déjà que « les ventes d’Aubert & Duval (avaient) connu un net recul dans les secteurs de l’aéronautique et de l’énergie ».

NOUVEAU PLAN DE SAUVETAGE POUR LA SLN
Les déboires s’accumulent dans la branche nickel. Le plan de réduction des coûts de production de la SLN peinait déjà à tenir le rythme de la concurrence internationale, quand la filiale calédonienne a dû faire face à des arrêts de production liés à une situation sociale difficile en Nouvelle-Calédonie (blocage de la SLN, incendies multiples sur les sites, arrêts pour mise en sécurité…). Le groupe parle à nouveau de « plan de sauvetage » pour sa filiale calédonienne, qui estime les pertes liées à ces mouvements sociaux à plus de 11 millions d’euros. La montée en puissance trop lente de l’usine de Sandouville après le remplacement de la matte de nickel calédonienne par de la matte finlandaise a enfoncé le clou d’une piètre performance de la branche.

« Etat d’urgence pour la filiale calédonienne d’Eramet », titrent Les Echos qui indiquent que « Le groupe juge fondamental le plan de sauvetage de la SLN. Faute de quoi, la société calédonienne risque à nouveau la faillite l’an prochain« .

Quant à Zone Bourse, elle cite Christel Bories, PDG du groupe, à propos d’un éventuel échec du plan de sauvetage de la SLN : « Si on n’y arrivait pas, il faudrait probablement réfléchir à d’autres solutions. Mais on ne peut pas imaginer d’avoir systématiquement à renflouer une activité sans qu’elle ait des perspectives de redressement robustes et crédibles« .