NEAOUTYNE ET GOA SE « FRITENT » À PROPOS DU SURF HOTEL

Nord Avenir est une société d’économie mixte dont l’équivalent, en Province sud, serait Promosud. Elle est très présente dans tous les domaines de développement, de la mine à l’agriculture, la crevette, les holothuries, l’agro-industriel ou encore le tourisme.

Dans ce dernier secteur, elle contrôle Malabou Beach, le Koulnoué Village, Tiéti, l’hotel Koniambo, la Néa, et même, à Nouméa, le Surf et Beaurivage.

Or, la société est en négociation depuis plusieurs mois pour une cession du Surf ainsi que du terrain adjacent, face à l’aquarium sur lequel un vaste projet immobilier est envisagé. Quant au Surf, des discussions ont été lancée avec un groupe de Samoa, déjà propriétaire de cinq hôtels en Polynésie, et dont on dit qu’il serait soutenu par des fonds chinois.

OPPOSITION ET SOUPÇONS DE GOA
En pleine assemblée de province, vendredi dernier, Daniel Goa, Président de l’Union Calédonienne, et décidemment en verve depuis la préparation du referendum et après le scrutin, est monté au créneau pour s’opposer fermement à toute cession de ces actifs nouméens.

Daniel Goa estime que ces propriétés sont « des actifs de la lutte« . Selon RRB, il aurait également déclaré « soupçonner que des intérêts personnels soient, dans cette affaire, opposés à l’intérêt collectif« .

« DÉPLACÉ »
Un discours que ne goûte guère Paul Néaoutyne, en l’absence de Victor Tutugoro, Vice-président et surtout Président de Nord Avenir. Le leader du Palika a estimé cette intervention « déplacée » dans un débat à caractère technique.

En fait, au delà des grandes déclaration unitaires accompagnant le referendum, la lutte semble toujours ouverte en Province nord pour la conquête du pouvoir aux élections provinciales prochaines.

LA LÉGITIMITÉ DE L’UC
En 2014, la majorité à la province avait échappé de peu à l’Union Calédonienne. Le vieux parti se souvient pourtant que c’est Jean-Marie Tjbaou, figure emblématique de l’UC, qui avait mis en place la Province. Il a, par ailleurs, souvent rappelé que l’obtention du massif du Koniambo, pierre angulaire du développement minier et métallurgique du nord, avait été du au « préalable minier » de 1998, un blocage provoqué par les militants de l’UC. C’est, finalement, Dominique Strauss Kahn alors patron de Bercy, qui avait accédé aux exigences de l’UC.

Pour cet ensemble de faits, l’Union Calédonienne a toujours revendiqué une légitimité à gouverner la province nord.

LES PROCHAINES PROVINCIALES
Il faut ajouter, à ce contentieux, la récente « éjection » de Daniel Goa de sa fonction de maire de Hienghène à l’issue d’une contestation menée par le Palika vainqueur des élections municipales.

L’entente unitaire indépendantiste se poursuivra sans doute lors du second referendum. Mais il n’est pas sûr qu’elle se manifeste pour les élections provinciales prochaines …