C’est l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, agrégé de Lettres Classiques, qui a rappelé ce qu’est l’hubris dans la Grèce antique. En Calédonie aussi ?
Chez les Grecs anciens, et notamment chez Platon et Aristote, l’hubris était un outrage fait aux dieux par un mortel dont les succès leur étaient « montés à la tête », et qui s’étaient livrés à la démesure. Comme s’ils voulaient se hisser au rang de dieux. Malheur à eux, et conséquences funestes assurées par Nemesis, la déesse de la Vengeance.
La sémantique anglaise a conféré au terme un sens plus large : narcissisme, arrogance, prétention, égotisme, voire manipulation, mensonge et mépris. Le terme renvoie également à un sentiment d’invulnérabilité, d’invincibilité et de toute-puissance.
Ce concept avait été commenté par Pascal dans son Discours sur la Condition des Grands. « Surtout ne vous méconnaissez pas vous-même en croyant que votre être a quelque chose de plus élevé que celui des autres […] Car tous les emportements, toute la violence, et toute la vanité des Grands vient de ce qu’ils ne connaissent point ce qu’ils sont. »
Dans la Rome antique, lorsqu’un général victorieux était honoré par un Triomphe, il était suivi, lors de la cérémonie, par un serviteur qui lui répétait : « Memento mori« , souviens-toi que tu es mortel …
RJ