C’est une “saison inédite” qui se joue au “Théâtre Vauban”, siège des principaux partis politiques calédoniens, et terme choyé par Roger Brissaud, l’un des fondateurs et pamphlétaire des Nouvelles Calédoniennes. Etrangeté.
SÉQUENCE HORS NORME
Déjà, la séquence est hors norme : conformément aux Accords de Matignon, les Calédoniens vont choisir entre l’indépendance et la France. Et comme l’Accord de Nouméa le prévoit ce sera le premier des trois scrutins d’autodétermination. Moment historique pour la Nouvelle-Calédonie puisque, contrairement au referendum de 1987, celui de 2018 est “consensuel”. En ce sens qu’il a été décidé par les indépendantistes comme par les “loyalistes”.
SÉQUENCE PARADOXALE
La séquence est paradoxale.
Un parti indépendantiste, appuyé par une centrale syndicale, accuse les leaders indépendantistes participant au referendum, de brader en quelque sorte, la revendication originale. Il prône la non-participation.
Un parti loyaliste, en froid avec les autres formations loyalistes, tente de mettre à mort … la seule radio loyaliste en ne lui versant pas une subvention conséquente pourtant votée par les élus.
REMOUS DANS LE TOHU-BOHU
Tout ce tohu-bohu se déroule dans une séquence économique agitée par une révolution fiscale : la mise en place de la TVA locale, baptisée ici TGC. En Calédonie, cet impôt nouveau, se substituant à plusieurs taxes, est censé … faire baisser les prix.
Mais en réalité, ce n’est pas l’impôt qui est supposé diminuer la cherté de vie : c’est la loi compétitivité. Or cette loi, supposée elle-même renforcer la compétitivité des entreprises, vise simplement à encadrer leurs marges dans le sens d’une restriction, provoquant … des licenciements.
LA BAISSE ANNONCÉE RESSENTIE COMME UNE AUGMENTATION
Autre paradoxe : le ressenti des consommateurs. Ils entendent les autorités annoncer des baisses, réelles sur certains produits, mais retiennent surtout l’augmentation de beaucoup d’autres produits. Résultat : ils ont le sentiment que la vie, d’un seul coup, a augmenté !
CAMPAGNE PROVINCIALE PENDANT CELLE DU REFERENDUM
Enfin, tous les partis politiques jurent leurs grands dieux qu’ils se consacrent uniquement au référendum prochain. Et tous font campagne, en réalité – et ce qui n’est pas anormal -, pour les élections provinciales de 2019 qui vont conférer le Pouvoir à une majorité pour les 5 ans à venir.
Un étrange climat, vous dit-on.