Pendant que les politiques s’échinent à faire des plans, et encore des plans, pour promettre à la Calédonie le mirage de l’autosuffisance alimentaire, et alors qu’ils déversent « un pognon de dingue » -parole présidentielle, amène -dans les circuits de production agricole, de transport et de distribution, il est une culture qui prospère. Sans subvention.
Au lieu de proposer des plans, ses agriculteurs cultivent des plants.
Ils n’ont besoin, ni d’Assises, ni se séminaires, ni de Forums pour faire fumer les neurones.
Des assises, parfois, mais juste devant une Cour, protégée par des agents armés d’un pétard.
Dans le circuit, des avocats. Mais pas des avocats de Maré. Plutôt ceux de la maison Barreau.
Quant au transport, nul besoin de colporteurs, ni d’interventions de l’ex-Erpa, pour la régulation des prix. Le transport est assuré par le produit lui-même, au huitième ciel. Pour ce qui est de la distribution, enfin, les producteurs ne sont pas en guerre permanente avec les hyper et les supermarchés pour être en tête de gondole. Dans ce domaine, pas de querelle fumeuse.
Quant aux champs de cannabis, ils se passent d’engrais. Tout comme de pesticides. Ils ne susciteront donc pas de débat sur le glyphosate. Très reposant pour EPLP.
Est-ce pour autant qu’il faille appliquer aux produits, le label bio ?
Et ce n’est pas tout. Il faut en effet ajouter que la saturation du marché intérieur pourrait être de nature à nourrir des ambitions exportatrices.
Mais halte là. Il ne faut pas s’emballer. Revenez sur terre, cessez de planer. Car reste le chaînon manquant.
C’est qu’en effet, l’économie positive, presqu’équitable, c’est bien utile.
Atteindre l’autosuffisance, c’est agréable.
Mais pour que l’utile se conjugue à l’agréable, ne faut-il pas un joint ?
Archie Med