C’était l’une des dernières positions importantes de l’ex-RPCR devenu Rassemblement : Aircalin, compagnie plutôt mal-aimée des Calédoniens, avait été sauvée puis développée par Jacques Lafleur en 1990. C’est le patron du RPCR qui, en 2000, devant la décision d’Air France de se retirer de la gestion de Tontouta, et de l’exploitation de la ligne de Tokyo, avait décidé le développement de la compagnie en long courrier. Objectif prioritaire : assurer le développement touristique du marché japonais, et transporter les Calédoniens aux côtés de Qantas et d’Air New Zealand. Depuis, la présidence avait été assurée par une personnalité proposée par le Rassemblement. Le dernier renouvellement s’est soldé par une prise du pouvoir exécutif de la compagnie par une élue de Calédonie Ensemble. Exeat.
Hors l’appréciation plutôt négative des Calédoniens sur « leur » compagnie, accusée -à tort- de bénéficier d’un monopole, ou de tarifs prohibitifs en hautes saisons, notamment vers l’Australie, il était admis par les partenaires ayant succédé au duo des Accords, le FLNKS et le RPCR, que la gouvernance de la compagnie, marquée par un apolitisme avéré, était assurée par le Rassemblement.
Le remplacement de Bernard Deladrière, frappé d’incompatibilité en raison de ses fonctions politiques, par Martine Lagneau, Vice-Président Calédonie Ensemble de la Province Sud, Présidente du Gie Calédonie Tourisme de la Province sud, marque deux évolutions : la première est l’exéat du RPCR de cette fonction, la seconde représente un renforcement de la position dominante de la Province sud en matière de tourisme.
Hégémonie ? Calédonie Ensemble a beau jeu de mettre en relief cette solution permettant à Aircalin d’affronter des échéances incontournables et essentielles pour la compagnie en septembre-octobre, la défiscalisation de sa flotte et les dossiers financiers et techniques associés, alors même que … le Rassemblement n’avait pas de candidat pour succéder au président sortant !