LA NOUVELLE-ZELANDE INTERDIT AUX ETRANGERS D’ACHETER DES BIENS IMMOBILIERS

Face à la montée des prix de l’immobilier en Nouvelle-Zélande, le gouvernement veut permettre à ses citoyens d’accéder à la propriété, révèle « The Telegraph ». En interdisant les achats immobiliers étranger ! (Article du magazine « Le Point »)

UNE LOI ADOPTÉE LE 15 AOÛT
La Nouvelle-Zélande entend bien agir contre la montée des prix de l’immobilier. Comme l’explique « The Telegraph », le gouvernement a pris mercredi 15 août une décision radicale pour permettre à ses citoyens d’accéder à la propriété : une loi interdit désormais aux étrangers d’acheter des biens immobiliers. Seuls les résidents néo-zélandais sont désormais autorisés à acheter des biens immobiliers dans l’ensemble du pays.

ACHATS AMÉRICAINS ET CHINOIS
Plusieurs situations survenues ces dernières années ont poussé le gouvernement à prendre cette décision, précise le média britannique. De riches acheteurs venus de la Silicon Valley ont par exemple investi dans des habitations leur servant de « refuge » ou leur permettant d’échapper à un monde parfois un peu trop turbulent. Des acheteurs chinois ont également accédé à la propriété en Nouvelle Zélande en faisant des offres plus élevées que les résidents. Des études publiées ces dernières années donnent raison au gouvernement néo-zélandais, précise The Telegraph : 3 % des biens immobiliers de Nouvelle-Zélande ont été vendus à des étrangers. Dans la ville de Queenstown et ses alentours, ce chiffre est de 3 % et grimpe jusqu’à 22 % dans l’hypercentre d’Auckland.

DROIT DE NAISSANCE
« Nous sommes ici aujourd’hui pour faire un pas vers la restauration du rêve néo-zélandais d’accès à la propriété, a déclaré David Parker, ministre associé au Logement. C’est le droit de naissance des Néo-Zélandais d’acheter des biens immobiliers à des prix convenables. » Cette loi contient tout de même quelques exceptions : les étrangers ayant le statut de résident pourront toujours accéder à la propriété dans le pays, comme les Australiens et les Singapouriens grâce à des accords de libre-échange. Les étrangers qui sont déjà propriétaires d’un bien immobilier ne seront pas touchés par cette loi et les acheteurs d’outre-mer auront toujours la possibilité de faire des investissements limités dans des immeubles et des hôtels.

SCEPTICISME DE L’OPPOSITION ET DU FMI
L’opposition au gouvernement, de son côté, dénonce cette loi qu’elle ne juge pas « nécessaire ». Le mois dernier, le FMI a lui aussi émis des doutes, encourageant le gouvernement à reconsidérer cette loi : il estime qu’elle ne résoudra pas le problème de hausse des prix immobiliers. S’ils ont quelque peu baissé ces dernières années, les prix des biens immobiliers néo-zélandais figurent parmi les plus importants au monde lorsqu’ils sont comparés aux salaires des citoyens. Des données fournies par le Real Estate Institute de Nouvelle-Zélande, citées par The Telegraph, indiquent que le prix médian d’un bien immobilier à Auckland est de 835 000 dollars néo-zélandais (483 900 euros), alors qu’il est de 550 000 dollars néo-zélandais (318 000 euros) dans le reste du pays.