La dernière étude conduite par l’Union Européenne (Eurobaromètre- Automne 2017) s’attache de manière très complète, à indiquer l’opinion des publics nationaux sur les institutions et les grandes problématiques de l’Europe.
Dans les études sur les opinions nationales, elle révèle que la confiance dans les partis politiques, en France métropolitaine, est à un niveau très bas. Il est même l’un des niveaux le pus bas de l’Union Européenne, la France étant tout juste classée devant … la Grèce !
Dans l’ensemble de l’Europe, cette confiance est très largement inférieure à 50%. Elle est tout de même de 34% en Suède, ou de 33% en Allemagne.
En France métropolitaine, elle n’est que de 8%, contre 87% qui ne font pas confiance aux partis politiques, et 5% d’indécis ! Seule la Grèce, avec 5% de confiance, 94% de défiance et 1% d’indécis, réalise un score inférieur …
ET EN NOUVELLE-CALÉDONIE ?
Que pourrait-il en être en Nouvelle-Calédonie ?
En l’absence de sondages, le baromètre le plus approximatif ne peut provenir que des récentes élections législatives. Il s’agit, évidemment, d’extrapolations issues de supputations, mais reposant sur un comportement civique bien réel.
Au premier tour des législatives, le nombre d’abstentionnistes, dans la première circonscription (Nouméa, Ile des Pins et Iles Loyauté) s’est élevé au chiffre record de 66%
Dans la seconde circonscription, l’abstention s’est élevée, elle aussi, à un chiffre record : 63%.
Deux observations doivent être formulées sur ces chiffres. D’une part, il s’agit du corps électoral complet, et non restreint comme ce sera le cas aux élections provinciales futures. D’autre part, l’enjeu était national, alors que les élections provinciales se dérouleront dans un contexte d’enjeux locaux, notamment économiques et sociaux, avec tout de même, un enjeu national pour les probables referendum d’autodétermination à venir.
DÉFIANCE DES CALÉDONIENS
Le taux d’abstention aux législatives montre tout de même une défiance des Calédoniens à l’égard des partis politiques. Il faut ajouter à ce constat, le fait qu’aux primaires de la droite dite républicaine, les électeurs n’ont pratiquement pas suivi les consignes de leurs partis politiques respectifs supposés, en votant en nombre pour François Fillon, justement soutenu … par aucun parti politique.
Ce serait, au total, pratiquement 2 Calédoniens sur 3 qui ne feraient pas confiance aux partis politiques locaux, un chiffre qui a augmenté fortement ces cinq dernières années.
Cette défiance se manifestera-t-elle lors des prochaines élections provinciales ?
Si oui, la Nouvelle-Calédonie connaîtra à son tour à une vague de « dégagisme ». Si non, il est fort probable que les partis ou regroupement plus ou moins traditionnels seront au coude à coude.